medieval.org
BMG Milan 1436
Jade 74321 71067-2
1999
1. Bien puist [1:35]
Gilles BINCHOIS
Strasbourg, Ms. 222 C 22, fol. 115. Copié dans la
région de Strasbourg durant la première moitié du
XVe s.
Rondeau sans texte à trois voix |
Cornemuse, trompette, bombarde, tambour
2. Ma belle dame souveraine [5:07]
Guillaume DUFAY
Oxford, Ms. can. 213 (unica), fol. 140v. Avant 1435.
Rondeau à 4 voix: 3 voix égales et un contreténor |
Voix CJ HD LZ, vièle MH
3. La plus belle et doulce figure [4:08]
Nicolas GRENON
Paris, B.N., Cod. Reinach, nouv. acq. fr. 6771, fol. 114 v°-115
r°.
Virelai à trois voix | Voix MH, harpe, luth
4. Tout a par moy [6:30]
Gilles BINCHOIS ou Walter FRYE
Paris, Nivelle de la Chaussée, fol. 26v-27. Avant 1460.
Rondeau à trois voix |
Voix CJ, harpe
5. J'ay mis mon cuer et ma pensee [2:51]
Guillaume DUFAY
Oxford, Ms. can. 213, fol. 126. Avant 1435.
Ballade à 3 voix |
Cornemuse, percussions
6. Par droit je puis bien complaindre et gemir [3:32]
Guillaume DUFAY
Oxford, Ms. can. 213, fol. 18 v.-19. Avant 1435.
Rondeau à 4 voix en canon: 2 voix égales et deux
contreténors |
Voix CJ HD, harpe, luth
7. Triste plaisir et douloureuse joie [4:57]
Gilles BINCHOIS
Oxford, Ms. can. 213 (unica), fol. 56 v°. Avant 1435.
Rondeau à trois voix sur un poème d'Alain Chartier, le
plus célèbre poète français de
l'époque.
Voix HL, vièles CJ MH
8. Falla con misuras [1:30]
M. GULIELMUS
Perugia, Ms. 431, fol. 105 |
Basse-danse (Basta Castiglia) à 2 voix sur le
Ténor "La Spagna".
Flûte, vièle CJ, luth
9. De cuer je soupire [2:39]
ANONYME
Dijon, Ms 2837, fol. 1. |
Lai monodique |
Voix CJ HD
10. Benedicite almechtiger Got [4:09]
Conrad PAUMANN
Berlin Staatsbibl., Ms 40613. Avant 1473 |
Orgue
11. Hostis Herodes
impie [4:40]
Guillaume DUFAY
Modena, Estense, Cod. A. x. 1. 11, fol. 3 v°-4.
Hymne à 3 voix pour l'Epiphanie, interprétée
suivant la technique de l'alternatim (alternance plain chant /
polyphonie / plain chant).
Voix FB MG MB GD
12. En avois [0:57]
Conrad PAUMANN
Berlin Staatsbibl., Ms 40613. Avant 1473 | Orgue
13. Puisque vous
estez campieur [2:37]
Guillaume DUFAY
Paris, B.N., Nivelle de la chaussée, fol. 15v°-16. Avant
1460.
Rondeau à 3 voix en canon. Le cantus et le contratenor
sont à voix égales.
Voix CJ HD, organetto
14. Aux ce bon yours [1:41]
ANONYME
Trent, 87, fol. 117 v°-118. Vers 1450.
Basse-danse à 3 voix |
Flûte, vièles CJ MH
Cette pièce est l'un des rares arrangements polyphoniques d'un
ténor de Basse-danse qui nous soit parvenu. Elles étaient
le plus souvent improvisées. C'est également un rare
exemple de musique "de chambre" purement instrumentale.
15. J'ayme bien
celui qui s'en va [2:35]
Pierre FONTAINE
Escorial A, fol. 49 v°.
Rondeau à 3 voix dont le contretenor ("Contraténor
Trompette") a probablement été composé par G.
Dufay.
Voix CJ, trompette, bombarde
16. Ya t'ent
souspir je t'en supplie [1:58]
Etienne GROSSIN
Oxford, Ms. can. 213, fol. 27. Vers 1420.
Rondeau à 3 voix |
Voix CJ HL, harpe, flûte et tambour
17. Wol up ghesellen [2:04]
ANONYME
Berlin, Staatbibl., Theol., lat. quart., 290.
Tablature de clavier |
Orgue
18. Quam pulchra es [2:43]
John DUNSTABLE
Londres, British Library, 291 fol. 284 v°-285.
Antienne mariale |
Voix FB MG MB GD
19. Now wolde y
fayne [1:48]
ANONYME
Oxford, Bodleian Library, Ms. Ashmole, fol. 191 r°.
Carol anglais à 2 voix |
Voix HL MH
20. La belle se
siet au piet de la tour [1:49]
Guillaume DUFAY
Oxford, Ms. can. 213, fol. 31. Avant 1435.
Chanson à trois voix construite selon la technique du motet sur
une cellule de ténor répétitive.
Voix CJ HD HL
21. In tua memoria [2:46]
Arnold de LANTINS
Oxford, Ms can. 213, fol. 52 v°. Avant 1435.
Lauda à 3 voix |
Voix CJ HD LZ HL FB MG MB GD, orgue
ENSEMBLE AMADIS
Catherine Joussellin
Catherine JOUSSELLIN, soprano: #2 4 6 9 13 15 16 20 21 —
vièle: #7 8 14 — CJ
Hélène DECARPIGNIES, soprano: #2 6 9 13 20 21 — HD
Laura ZIMMERMANN, soprano: #2 21 — LZ
Hervé LAMY, ténor: #7 16 19 20 21 — HL
Fabrice BARRÉ, ténor: #11 18 21 — FB
Manolo GONZALEZ, ténor: #11 18 21 — MG
Malcolm BOTHWELL, baryton: #11 18 21 — MB
Gérard DAVIET, basse: #11 18 21 — GD
Marco HORVAT, basse: #3 19 —
vièle: #2 7 14 — luth: #3 6 8 — MH
Pierre HAMON, flûtes: #8 14 16 — cornemuse: #1 5
Véronique MUSSON, harpe: #3 4 6 16
Dominique JULLIEN, organetto: #13
Christophe DESLIGNES, orgue: #10 12 17 21
Gilles RAPIN, trompette à coulisse: #1 15
Hervé BARREAU, bombarde: #1 15
Marie-Ange PETIT, percussions: #1 5
Recorded: September 20-24, 1999 at Église Notre-Dame du Liban
Art Direction: Dominique Daigremont
Recording: 24 BITS - Igor Kirkwood
Cover Illustration: Courtesy of Jeanne à Loches - miniature XVème siècle - Centre Jeanne d'Arc (Orléans).
© 1999 Editions Jade.
© 1999 Milan Entertainment
La vie musicale en France au temps de Jeanne d'Arc
Tandis que vers 1430 Jeanne d'Arc essayait de sauver la France, les
contacts difficiles mais nombreux avec l'Angleterre d'une part, la
puissance du duché de Bourgogne d'autre part, ont
considérablement contribué à l'évolution de
la musique française, l'enrichissant d'un souffle neuf,
annonciateur de la Renaissance.
La cour de France, défaite, et de plus en plus apathique sous
Charles VI (1380-1422) puis Charles VII (sacré en 1429) avait de
moins en moins les moyens d'entretenir des musiciens. Ce n'est
qu'à la fin du siècle qu'elle retrouve sa splendeur et
que, par les arts, elle rayonne à nouveau.
Les plus grands musiciens se trouvaient alors à la cour
d'Angleterre (John DUNSTABLE (ca 1490-1453)), à la cour papale,
auprès des princes italiens (Guillaume DUFAY(1400-1474)), et
surtout en Bourgogne.
Le Duché de Bourgogne, dont le complexe jeu diplomatique
était si dangereux pour la légitimité des Valois,
était en effet le plus puissant du royaume et entretenait
à ce titre un faste exceptionnel.
Philippe le Bon (duc de 1419 à 1467), dont la cour était
la plus riche d'Europe, employait entre autres Gilles BINCHOIS
(1400-1460), Nicolas GRENON (ca 1381-1456), Pierre FONTAINE (ca 1390-ca
1450). Le duc n'avait pas pour la musique ce goût superficiel
nécessaire à l'image des puissants. Il savait
l'apprécier en connaisseur et n'hésitait pas à
dépenser des fortunes pour connaître tout ce qui se
faisait de meilleur. Il possédait également une imposante
bibliothèque, faisant copier tous les nouveaux ouvrages parmi
lesquels figuraient probablement les plus importants manuscrits
musicaux.
En 1430 et 1431, alors que s'annonçait la fin tragique de Jeanne
d'Arc, brûlée vive le 30 mai 1431, deux
événements politiques relativement importants pour
l'évolution de la musique eurent lieu: le mariage de Philippe le
Bon avec Isabelle du Portugal, et l'élection du pape
Eugène IV.
Jusqu'à son mariage, le duc s'était principalement
soucié de raffermir son pouvoir, s'intéressant surtout
aux hauts instruments qui conviennent aux préoccupations
guerrières. Ceux-ci l'accompagnaient partout. Lorsqu'il
assiégeait Compiègne, où fut prise la Pucelle le
23 mai, il avait auprès de lui 3 chapelains (chanteurs), 4
trompettes et 3 ménestrels (état du 30 mai 1430, Nord B
3398; Jeanne Marix, Histoire de la musique et dees musiciens de la
cour de Bourgogne sous le regne de Philippe le Bon, p. 59).
La noce eût lieu à Bruges le 10 janvier 1430, dans un
faste exceptionnel :
“Aussi ne fait à demander s'il y avait heraulx, trompettes
et menestrelz, car tant y avoit, que lon temps avant n'en avoient
esté ensemble, et y ot trompettes d'argent (...), menestrelz,
joueurs d'orgues, de harpes et d'aultres instrumens sans nombre, que
force de jouer faisoient telle noise, que toute la ville en
résonnoit”.
(anon. , Archives de Bruxelles, cf. J. Marix, Histoire des
musiciens à la cour de Bourgogne, p. 27)
Isabelle apporta à la Bourgogne le goût des flûtes,
harpes, luths et vièles, qui conviennent mieux au divertissement
de la cour, à la paix et à la fête. L'excellence
des quelques instrumentistes employés à partir de cette
date faisait frémir de plaisir et pâlir de jalousie les
plus grands compositeurs :
“Tu as les avugles ouy
Jouer a la court de Bourgogne
N'a pas certainement ouy
Fut il jamais telle besogne.
J'ay veu Binchois avoir vergogne
Et soy taire emprez leur rebelle (rebec)
Et Dufay despité et frongne
Qu'il n'a melodye si belle”.
(Martin le Franc, Le champion des Dames, B.N. Ms Fr. 12476, fol. 98.)
En outre, si l'on en croit les études d'archives de Jeanne Marix
(p. 144), ce n'est que vers 1430, alors que la puissance bourguignonne
atteint son apogée, que la chapelle ducale commença
à former un corps stable.
A cette même époque (mars 1431), Eugène IV devint
pape. Ce fut l'un des plus grands protecteurs des musiciens que connut
l'histoire. Dufay, à son service, reçut des moyens
considérables.
Depuis Philippe le Hardi, les ducs de Bourgogne, employaient
essentiellement des musiciens français qui avaient
étudié à Notre Dame, à la Sainte Chapelle
ou encore à la cathédrale de Cambrai. On chantait alors
selon l'usage français. Les compositeurs étaient
néanmoins trés sensibles aux influences
étrangères, particulièrement anglaise. Ils
voyageaient beaucoup et les événements leur fournissaient
maintes occasions d'entendre de la musique anglaise. Selon le
chroniqueur Ulrich von Richenthal, par exemple, le concile qui se tint
à Constance de 1414 à 1418, et régla le schisme de
la papauté romaine et avignonnaise, avait réuni plus de
1700 musiciens de toute l'Europe. Mais c'est sans aucun doute
l’installation de la cour d'Angleterre à Paris, sous la
régence du Duc de Bedford (1422-1429) et le règne
avorté d'Henri VI, alliés des bourguignons, qui favorisa
le plus les échanges, d'autant plus que John DUNSTABLE (ca
1390-1453), musicien dudit duc, y résidait probablement aussi.
Les plus grands compositeurs français de l'époque sont
Binchois et Dufay, et si rien n'est certain quant-à l'emploi de
ce dernier à la cour de Bourgogne, on sait toutefois qu'il y
jouissait d'un grand prestige. Poètes et théoriciens
insistent tout particulièrement sur l'héritage qu'ils
reçurent de leur contemporain Dunstable.
Vers 1441 Martin le Franc écrivait dans son poème Le
champion des Dames:
“Tapissier, Carmen, Cesaris
N'a pas longtemps sy bien chanterent
Qu'ils esbahirent tout Paris
Et tous ceulx qui les frequenterent.
Mais oncques jour ne deschanterrent
En melodie de tel chois
-Ce m'ont dit qui les hantererrent-
Que G. du Fay et Binchois.
Car ilz ont nouvelle pratique
De faire frisque concordance
En haute et basse musique,
En fainte, en pause, et en muance,
Et ont prins de la contenance
Angloise et ensuy Dunstable,
Pour quoy merveilleuse plaisance
Rend leur chant joyeux et notable”.
Le théoricien et compositeur Johannes Tinctoris (ca 1445-ca
1511) faisait en 1477 de Dunstable le père des grands
compositeurs de la génération suivante:
“La source et l'origine de l'art nouveau doivent se chercher chez
les musiciens anglais qui avaient pour chef Dunstable. Dunstable
eût pour contemporains en France Dufay et Binchois auxquels ont
succédé sans interruption les modernes Ockeghem, Busnois,
Regis et Caron, les meilleurs de tous ceux dont j'ai entendu les
œuvres”.
(Trad. fr. Ch. Van den Borren, G. Dufay, p. 79-80; texte latin:
Coussemaker, Scriptorum de musica medii aevi, t. IV, p.154).
En réalité, Binchois et Dufay ont fait la synthèse
de la “subtilitas” française et de la
“contenance” anglaise.
À la fin du XlVème siècle, la polyphonie,
était devenue extrêmement complexe exploitant les ultimes
possibilités de la notation de l'Ars nova et les non
moins ultimes conséquences de la croyance
médiévale en une harmonie universelle qui s'exprimerait
par les nombres et les proportions. C'est ce qu'on a appelé
“Ars subtilior”.
Au début du XVème siècle, les possibilités
de la musique se sont multipliées si merveilleusement qu'il
semble qu'un nouvel art soit né: la recherche de la
pureté et de la simplicité des lignes mélodiques
remplace l'exploration extrême de la subtilitas qui
devenait décadente; les structures rythmiques ne visent plus
qu'à la délicatesse et à une
élégance toute sensuelle; les motifs se déploient
dans une quête continuelle de la diversité,
échappant aux redondances et aux répétitions.
Véronique Musson
N.B.: La majeure partie des œuvres présentées ici
sont contemporaines de la vie de Jeanne d'Arc. Toutefois,
considérant que la disgrâce de celle-ci ne s'achève
qu'une vingtaine d'années après sa mort, avec sa
réhabilitation solennelle en 1456, nous nous sommes permis
d'insérer au programme quelques pièces des années
1450.
While around 1430 Joan of Arc was trying to save France, difficult but
numerous contacts with England on the one hand, the power of the duchy
of Burgundy on the other hand have greatly contributed to the evolution
of French music enriching it of a new inspiration heralding the
Renascence. The French court defeated and more and more apathetic under
Charles VI (1380-1422) and Charles VII (crowned in 1429) had fewer and
fewer means to maintain musicians. It is only at the end of the century
that it regained its fame and beamed all over.
Veronique Musson
N.B.: The greatest part of the works presented here are contemporary of
Joan of Arc's life. However, taking into account that the latter's
downfall was only concluded twenty years after her death, with solemn
rehabilitation in November 1456, we have taken the freedom to insert in
the program a few pieces dating from the 1450s.
BIBLIOGRAPHIE
BOSSUYT, Ignace, De Guillaume Dufay à Roland de Lassus, les
très riches heures de la polyphonie franco-flammande, Cerf,
Racine, 1994, 174p.
FALLOWS, David, Dufay, The Master-Musicians Series, Dent,
London, 1982, 324p.
MARIX, Jeanne, Histoire de la musique et des musiciens de la cour
de Bourgogne sous le règne de Philippe le Bon (1420-1467),
1939, Minkoff reprint, Genève, 1972,299p.
SCHNERB, Bertrand, L'état bourguignon, 1363-1477 ,
Perrin, 1999,474p.
Musical Life in Trance in Joan of Arc's time
The greatest musicians then lived at the English court (John Dunstable,
ca 1390-1453), at the Pope's court, with the Italian princes (Guillaume
Dufay, 1400-1474) and more so in Burgundy.
The duchy of Burgundy whose complex diplomatic game was so dangerous to
the legitimacy of the Valois, was the most powerful of the kingdom and
the most pompous.
Philippe le Bon (duke from 1419 to 1467) whose court was the wealthiest
in Europe kept up among others Gilles Binchois (1400-1460), Nicolas
Grenon (ca 1381-1456), Pierre Fontaine (ca 1390-1450). The duke did not
favor towards music a superficial taste necessary to sustain the image
of the powerful, he knew how to appreciate it as a connoisseur and did
not hesitate to spend fortunes to know the best. He also owned an
important library ordering copies of all the new works comprising
probably the most important musical manuscripts.
In 1430 and 1431 when signs of the tragic end of Joan of Arc burnt
alive May 30th, 1431 were potent, two fairly important political events
for the evolution of music happened: the marriage of Philippe le Bon to
Isabelle of Portugal and the election of pope Eugene IV.
Until his marriage, the duke was especially concerned with fortifying
his power, more interested in the martial instruments which accompany
military concerns. They always went with him everywhere. At the siege
of Compiegne, where the Pucelle was caught on May 23rd, he had with him
3 chapelains (singers), 4 trumpets and 3 minstrels (état du 30
mai 1430, Nord B 3398; Jeanne Marix, Histoire de la musique et des
musiciens de la cour de Bourgogne sous le règne de Philippe le
Bon, p. 59).
The marriage took place in Bruges on the 10th of January 1430, amid
exceptional pomp.
Isabelle brought to Burgundy the taste for flutes, harps, lutes and
violas which are better suited to court enjoyment, peace and feast
days. The great skill of the performers playing since then induced
greatest composers to vibrate with pleasure and quiver with jealousy.
If the study of archives by Jeanne Marix (p.144) is to be trusted, it
is only around 1430 when the power of Burgundy reaches its apex that
the ducal chapel started being a stable company.
At this same time (March 1431) Eugene IV became Pope. He became one of
the greatest protectors of musicians known throughout history. Dufay
who worked for him received enormous means.
Since Philippe le Hardi, the dukes of Burgundy employed mainly French
musicians having been trained at Notre-Dame, at Sainte-Chapelle or
Cambrai cathedral. They then sang according to the French custom. The
composers were very sensitive to foreign influences especially English.
They traveled a lot and the events gave them many opportunities of
hearing English music.
According to the chronicler Ulrich von Richenthal, for instance, the
council of ConstanCe (1414-1418), which put a stop to the schism of the
Roman and Avignonnaise papacy, had assembled more than 1700 musicians
from all over Europe. But it is without any doubt the installation of
the court of England under the regency of the duke of Bedford
(1422-1429) and the abortive reign of Henry VI allied with the
Burgundians which favored most of the exchanges, all the more as John
Dunstable (ca 1390-1453) probably also lived there.
The greatest French composers of the time are Binchois and Dufay and
though nothing is certain about the latter's employment at the court of
Burgundy, he enjoyed a great fame there. Poets and musicians all insist
particularly on the heritage they received from their contemporary
Dunstable.
The theorist and composer Johannes Tinctoris (ca 1445-1511) spoke of
Dunstable as the father of the great composers of the next generation:
As a matter fact, Binchois and Dufay have realized the synthesis
between French "subtilitas" and English "contenance."
By the end of the XIVth century polyphonia had become extremely
complicated making use of the ultimate possibilities and notation of Ars
nova and the ultimate consequences of the medieval belief in a
universal harmonia which would be expressed through numbers and
proportions called "Ars subtilior."
At the beginning of the XVth century, the possibilities of music were
so extraordinarily multiplied that it seemed as if a new art was born.
The search for purity and simplicity of melodic lines replaces the
ultimate exploration of subtilitas which fell into decay, the rhythmic
structures only aim at a delicacy and sensual elegance. The motives
tend to diversify thus escaping redundancy and repetitions.
Translation: Jacqueline Leroy