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harmonia mundi HMU 610, 1973
harmonia mundi-Edigsa EHM 610, 1979
harmonia mundi HM 610, 1981
[A]
1. Jacques
MODERNE [3:51]
Trois Branles de Bourgnone
Branle gay nouveau
2.
Tielmann SUSATO [8:52]
Pavane «Mille Regrets»
Ronde
Pavane «Si pas souffrir»
Ronde et Saltarelle
Hoboecken Dans
Ronde «Il estoit une fillette»
3. Claude GERVAISE. Branle
[1:04]
4. Pierre PHALÈSE. L'Arboscello Ballo Furlano [1:28]
[B]
5. Melchior FRANCK.
Pavane et Gaillarde [3:56]
6. Hans Leo HASSLER. Trois Entrées [3:46]
7. Pierre ATTAINGNANT. Tourdion,
Pavane et Gaillarde [3:43]
8. Christopher DEMANTIUS [3:14]
Danse Polonaise
Gaillarde
CLEMENCIC CONSORT
René Clemencic
Frantisek Pok, cornet à
bouquin / cornemuse
Peter Grubinger, trombone alto
renaissance
Karl Kautzky, trombone tenor renaissance
Gerhard
Mitzka, trombone tenor renaissance
Hans Tschedemnig, trombone tenor
renaissance
Horst Kublock, trombone basse renaissance
Spiros
Rantos, viole à bras
Jürgen Schwietering, viole à
bras
Heinrich Koll, viole à bras
Ulrike Kneuer, viola da
gamba
Alexandra Bachtiar, petit violon
Margit Quendler,
bombarde / cromorne
Alfred Hertel, bombarde /
cromorne
András Kecskés, luth
Walter Schiefer,
percussion
Peter Widensky, regal / flûtes à bec
Brigitte
Ira, flûtes à bec
Margarita Kovarik, flûtes à bec
Ernst
Kubitschek, flûtes à bec
René Clemencic, flûtes à
bec
Enregistrement réalisé au
Palais Schönburg, Vienne
Prise de son et montages Pierre
Studer
Couverture : Bal chez de duc de Bourgogne
C'est en 1502
que les imprimeurs de musique vénitiens entreprirent de conquérir l'Europe. Ils
y réussirent. Certes, messes et motets continuèrent à être conservés, en
manuscrits splendidement enluminés, dans les livres de chœur des chapelles
princières. Mais la rentabilité de l'édition musicale ne pouvait être assurée
que par une musique de consommation quotidienne : chansons, madrigaux,
fantaisies et danses. La société bourgeoise comme celle des cours, les
nombreuses corporations en étaient les principaux clients.
Tout comme de
nos jours, le XVIe siècle eut ses danses à la mode. Si la Basse danse
et ses nombreuses variantes eurent la faveur du début du siècle, Pavanes,
Gaillardes et, en France surtout, les Branles l'emportèrent par la
suite.
Les imprimeurs français Pierre Attaignant et Pierre Phalèse à
Paris, Jacques Moderne à Lyon et l'éditeur anversois Tielmann Susato se
concurrençaient pour fournir sur le marché en adaptations simples des «
dernières nouveautés, à jouer commodément sur tous les instruments » (ou encore
à chanter). Derrière cette musique de danse d'usage courant se cachent souvent
de petites œuvres d'art ; c'est ainsi que Pavane « Mille regrets » n'est qu'une
transcription à peine simplifiée d'une des plus belles chansons du grand Josquin
des Prés. Voici aussi des mélodies populaires : les nouveaux branles de «
Bourgogne » ou de « Champagne » qui se revêtent de l'habit des danses de la
Cour. Cette interprétation de domaines aussi différents de l'art nous donne
aujourd'hui le sentiment d'unité profonde qu'avait la culture musicale à
l'époque de la Renaissance.
Malgré tous les caractères communs de la
culture européenne on vit se dessiner très tôt des styles régionaux. Face à
l'élégance des Français qui conservent une clarté de formes et d'écriture à
travers toutes les mélancolies et tous les débordements de bonne humeur, une
pavane de Melchior Franck, tout en étant profonde, parait assez lourde. Si les
musiciens choisissaient librement les instruments pour la danse, les danseurs
n'avaient nullement la possibilité de choisir leurs pas. De nombreux traités,
d'une minutie toute scientifique, réglaient les figures de la danse grave aussi
bien que de la sauterie. Mais toutes ces règles laissaient pourtant de nombreux
plaisirs aux danseurs, ainsi qu'on peut le lire dans la chronique (1594) de
Johann von Münster, prévôt de Pforzheim :
« Lorsque la danse a été
commandée auparavant chez les joueurs d'instruments à vents et à cordes, le
danseur s'avance d'une manière très ravissante, courtoise, splendide et superbe,
et choisit parmi toutes les jeunes filles et femmes présentes une danseuse, pour
laquelle il a une particulière affection et lui demande, avec révérence, en
enlevant son chapeau, en embrassant ses mains, en fléchissant le genou, avec des
paroles aimables et d'autres cérémonies, qu'elle veuille tenir avec lui une
danse joyeuse, gaie et honnête.
Mais lorsque cette personne a donné son
assentiment à tenir cette danse avec le danseur, tous deux s'avancent, se
donnent les mains et s'embrassent et se baisent même aussi sur la bouche et se
témoignent de l'amitié en paroles et en gestes. Ensuite, lorsqu'on en est venu à
la danse, ils tiennent d'abord l'entrée. Celle-ci se fait avec une certaine
gravité. En elle il n'y a point de turbulence inconvenante qu'on a coutume d'en
rencontrer dans la seconde partie de la danse. Dans cette entrée de la danse les
paroles de la conversation de ceux qui s'aiment peuvent être mieux employées que
dans la sortie. Dans celle-ci les choses se passent de manière plus désordonnée.
Car en elle ne sont point épargnés courses, tumulte, serrements de mains, coups
secrets, sauts, cris campagnards et autres choses inconvenantes.
Mais
lorsque la danse est terminée, le danseur ramène la danseuse à sa place, là où
il l'a prise, en faisant révérence devant elle, il prend congé d'elle ou bien il
reste assis sur ses genoux et lui parle » .
DANZAS DEL RENACIMIENTO
Fue en 1502 cuando los impresores de música venecianos
intentaron conquistar Europa. Y lo consiguieron. Ciertamente, misas y
motetes fueron conservados, en manuscritos espléndidamente
ilustrados, en los libros del coro de las capillas principescas. Pero
la rentabilidad de la edición musical sólo podía
asegurarse por una música de consumición cotidiana:
canciones, madrigales, fantasías y danzas. La sociedad burguesa,
como la de la corte y las numerosas corporaciones eran sus principales
clientes.
Como en nuestros días, el siglo XVI tuvo sus danzas de moda. Si
la baja danza y sus numerosas variantes dominó a principios de
siglo, las pavanas y las gallardas y, sobretodo en Francia, los
«branles» la substituyeron más adelante.
Los impresores franceses Pierre Attaignant y Pierre Phalèse en
París, Jacque Moderne en Lyon y el editor Tielmann Susato se
turnaban para consolidar el mercado de adaptaciones simples de las
«últimas novedades, para tocar cómodamente con
todos los instrumentos» (o aún para cantar).
Después de esta música de danza de uso corriente, se
añaden a menudo pequeñas obras de arte; es así que
la pavana «Mille Regrets» no es otra cosa que una
transcripción apenas simplificada de una de las más
bellas del gran Josquin des Prés. También hay
melodías populares: los nuevos «branles» de
Bourgogne o de la Champagne que se revisten con la apariencia de las
danzas de la corte. Esta interpretación de aspectos tan diversos
del arte nos proporciona hoy en día el sentimiento de unidad
profunda que tenía la cultura musical del Renacimiento.
A pesar de todos los caracteres comunes de la cultura europea, pronto
se diferencian los estilos regionales. Frente a la elegancia de los
franceses que conservan una claridad de formas y de escritura a
través de todas las melancolías y de todos los buenos
humores, una pavana de Melchior Franck, aún siendo profunda,
parece demasiado pesada. Si los músicos escogían los
instrumentos para la danza libremente, los danzarines no tenían
ninguna posibilidad de escoger su paso. De numerosos tratados, de una
minuciosidad científica, arreglaban las figuras de la danza
grave tan bien como las de la danza familiar. Pero todos estos arreglos
proporcionaban al bailarín muchos placeres, y así se
puede leer en la crónica de Johann von Münster (1594),
prevoste de Pforzheim:
«Cuando la música ha sido marcada por los
intérpretes de los instrumentos de cuerda y de viento, el
bailarín avanza de una manera graciosa, cortés,
espléndida y soberbia, y escoge entre todas las jóvenes y
mujeres presentes una bailarina, por la cual tiene especial
atención y le ruega, con una reverencia, descubriéndose,
cruzando las manos, flexionando la rodilla, con palabras amables y
otras ceremonias, que quiera bailar con él una danza jocosa,
alegre y honesta.
Cuando esta persona ha asentido a bailar esta danza con el
bailarín, avanzan los dos, dándose las manos y se abrazan
y se besan incluso en la boca y se dicen el amor con palabras y gestos.
A continuación, cuando están a punto para la danza,
interpretan primeramente la entrada. Esta se sucede con una cierta
gravedad. En ella no hay turbulencias que se suelen encontrar en la
segunda parte de la danza. En esta entrada de la danza las palabras de
la conversación de los amantes pueden ser utilizadas mejor que
en la salida. Puesto que no se ahorran corredizas, gentíos,
gritos campesinos, saltos, aplausos, golpes secretos y otros
inconvenientes.
Pero cuando la danza termina, el bailarín devuelve la bailarina
a su sitio, de donde la ha tomado, haciendo reverencias delante suyo,
se despide o permanece sentado en sus rodillas y le habla».