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harmonia mundi HM 994, 1976
harmonia mundi-Edigsa EHM 994, 1980
harmonia mundi HMC 90 994, 1985 (CD)
harmonia mundi «musique d'abord» HMA 190 994, 1992 (CD)
harmonia mundi HML 590 994, 1994 (CD-book)
[A]
1. Favellandi vicium [1:43]
PORCHIER MIEX ESTREE AMEROI QUE FAUVEL TORCHER
2. [3:43]
Vers 1-48. De fauvel que voi torchier
3. Mundus a mundicia [0:40]
4. Quare fremuerunt [1:19]
5. [2:42]
Vers 49-62. Puis en consistoire publique
Vers 69-96. Augustins et nonains et moines
VERITAS ARPIE
6. [4:03]
Instrumental
Vers 97-116. Premier commencerai au pape
Vers 123-148. Illuecques Rois de tout païs
7. In mari miserie [0:53]
8. Vers 149-168. Li escuier, qui bien se cuident [1:24]
9. Ad solitum vomitum [1:01]
10. Vers 229-258. Or est le temps que le mistere [1:44]
PORCHIER MIEX ESTREE
11. [2:05]
Flûte à bec
Vers 259-280. Fauvel beste non resonnable
12. Virtus moritur [1:23]
13. [1:58]
Vers 301-318. Sa diffinicion, sus mise
Vers 395-398. Mais fauvel que est faus et quassé
Vers 1126-1135. Gentilz fait vilains et retorne
FAUVEL NOUS A FAIT PRÉSENT
14. [1:31]
Je vois douleur avenir~Fauvel nous a fait presente~Fauvel: autant m'est si poise
Vers 317-324. Aussi l'ordonance divine
15. Porchier miex estre ameroie [1:11]
16. [1:50]
Vers 1219-1240. Ici vueil faire arestement
Alleluia. Veni Sancti Spiritus
[B]
17. [2:28]
Ade costa dormientis (vielle, luth,
tambour)
Ai fenist le prumier livre de Fauvel
18. La mesnie fauveline~J'ai fait nouveletement~Grant desprit ai je, Fortine [1:13]
19. Douce dame debonaire [2:00]
20. Gaude Favellus [1:26]
CHARIVARI
21. [6:58]
Ci s'ensivent sotes chançons que ceus qui font le chalivali chanten parmi les rues
L'autrier de Hors de Pinguigni
Au Diex, ou purai je trouver
En non Dieu, agace, agace
22. [2:04]
Vers 5815-5842. Fauvel si a tan jeü
Vers 5849-5850. Et pour ce que je m'en courrouce
23. Tribum, que non abhorruit~Quoniam secta
latronum~Merito hec patimur [2:36]
24. [2:48]
Vers 5905-5926. Prudens Fortuna, petimus te voce sub una
Celi domina~Mario, virgo virginum~Porchier mieuz estre ameroi
25. Vers 6023-6050. Dieu pere speritable [1:30]
26. Omnipotens Domine [2:18]
27. [2:17]
Vers 6051-6056. Douz Jhesucrist, cueur Fauvel seure
Zeus familie~Jhesu, du dator venie
28. [2:14]
Vers 6065-6074. Ferrant fina, bien deust finer
Bon vin doit l'en a li tirer
CLEMENCIC CONSORT
René Clemencic
René
Zosso, récitant, vielle à roue
Zeger Vandersteene,
contre-ténor I
Mieczyslaw Antoniak, contre-ténor II
Pedro
Liendo, barytone-basse
René Clemencic, flûte de corne, flûte à
bec, flûte de berger, peigne musical
András Kecskés, luth,
psalterion, rubebe, guimbarde
Wolfgang Reithofer, percussions,
tympanon, jeu de clochettes, tintinabulum
Michael Dittrich,
vièle, rebec
Renate Hildebrand, bombarde
Frantisek
Pok, cornet à bouquin, cornemuse, trompette marine
Enregistrement Harmonia Mundi, novembre 1975
Prise de son et montages : Jean-Martial Golaz
Illustration : Photo Bibl. Nat., Paris
Maquette : Relations
English liner notes
comentario en español
Le Roman de Fauvel est une satire amère sur
l'état déplorable à la cour des rois Philippe IV et Philippe V, ainsi qu'à la
cour papale en Avignon. C'est une œuvre blasphématoire et critique, écrite à
Paris entre 1310 et 1316. Ses auteurs sont des magistrats de la cour royale. Le
premier livre de cette épopée monumentale fut créé en 1310. Son auteur est
vraisemblablement Gervais du Bus, notaire de la Chancellerie royale à Paris.
L’œuvre provocante, «engagée», part de son prétexte immédiat - l'entourage de
l'auteur - pour devenir une accusation véhémente contre la méchanceté de l'homme
contemporain tout court, et contient la prophétie d'une fin de monde sinistre. A
la façon moyenâgeuse la méchanceté est personnifiée par allégorie. Le personnage
de l'âne fauve devient figure symbolique pour tromperie et vilainie. La forme et
la couleur de la bête, ainsi que le contenu symbolique de son nom sont
interprétés de diverses manières. Ainsi les lettres, interprétées comme étant
les six principales qualités de FAUVEL (où les lettres V et U sont
interchangeables selon l'usage de l'époque) : F = Flatterie, A = Avarice, U =
Vilainie, V= Variété, E= Envie, L= Lâcheté.
Fauvel, qui vit d'abord à
l'étable, est conduit par Fortuna au palais royal. Là, tout le monde lui fait la
cour et le panse. Rapidement, Fauvel devient le puissant seigneur du monde. En
1314 le deuxième livre du Roman de Fauvel est achevé, dont l'auteur est cette
fois-ci sans aucun doute Gervais du Bus. Ici nous avons d'abord la description
de la cour splendide de l'âne. Ensuite sa vaine demande en mariage à Fortuna, et
son mariage beaucoup plus approprié avec la «Dame vaine gloire». De cette union
naissent d'innombrables petits «Fauveaus» qui se répandent sur le monde entier
comme un fléau.
En 1316, l'ami de l'auteur, Raoul Chaillou du Pesstain,
magistrat et membre de la cour à Paris, révise les deux premiers livres en
remplaçant l'épilogue par une extension de 1800 vers où est décrit le mariage de
façon plus détaillée ainsi que le tournoi des vertus et des diables. Il ajoute à
l’œuvre d'innombrables interpolations textuelles et musicales et réussit à
obtenir de Philippe de Vitry plusieurs œuvres polyphoniques spécialement
composées pour le livre. Toutes les autres compositions (presque 80%) se
trouvent déjà dans des manuscrits antérieurs (jusqu'à la fin du 12e siècle) et
ont été adaptées par Chaillou du Pesstain pour le Roman de Fauvel. Les œuvres
monodiques (empruntées aux répertoires sacré et profane) montrent toute la
multitude des formes musicales de l'époque : Conductus, Séquence, Prose, Lai,
Rondeau, Virelai, etc... Les pièces polyphoniques (à 2 ou 3 voix) ont toutes la
forme du motet. La polyphonie du motet se caractérise en général par la
différence rythmique des voix respectives, l'usage simultané de plusieurs
textes, voir même plusieurs langues, la constitution de la voix la plus basse -
souvent plus calme - d'après un fragment choral grégorien. Philippe de Vitry,
fondateur de l'Ars Nova (ainsi nommé d'après un traité de 1320), donne aux voix
supérieures plus de mobilité rythmique et introduit des ténors isorythmiques.
Cela veut dire que la voix basse évolue à rythme égal, mais par périodes
mélodiques souvent différentes (voir Quoniam secta latronum). Des
répétitions textuelles des passages du ténor étaient volontiers utilisées dans
l'Ars Antigua comme charpente de composition du motet. (Ad solitum vomitum,
Rex Beatus confessor, Maria Virgo, Omnipotens Domine, Jhesu tu dator, Bon vin
doit). Mais cette forme de polyphonie «précoce» est toujours plutôt une
superposition interprétée (commentée) de voix indépendantes qu'une construction
d'accords, de sons simultanés. L'auditeur devait davantage essayer d'écouter les
différentes lignes mélodiques qui sonnent simultanément, que des colonnes
d'accords.
Le Roman de Fauvel is an ironical
sarire upon the deplorable state of the court of King Philip IV and King Philip
V, as well as that of the papal court at Avignon. It is a critical and
blasphemous work, written in Paris between 1310 and 1316, its authors being
magistrates of the royal court. The first book of this monumental epic was
composed in 1310, and the author is most likely Gervais du Bus, notary of the
royal chancellery in Paris. It is an extremely provocative work, taking the
surroundings of the author as its theme, becoming a vehement accusation against
the human wickedness of the day, and prophesying a catastrophic end of the
world. In the fashion of the middle ages wickedness is portrayed allegorically.
A fawn coloured ass becomes the figure symbolizing cheating and villany. The
shape and colour of the beast may be interpreted in various ways, just as the
symbolic content of its name. Thus the letters, interpreted as the six main
qualities of FAUVEL (the letters V and U being interchangeable according to the
custom of the time) are : F= Flaterie (Flattery), A = Avarice, U= Vilainie
(Wickedness or Villany), V = Variété (Inconstancy), E= Envie (Envy), and L=
Lâcheté (Cowardice). Fauvel, who at first lives in a cowshed, is taken to the
royal palace by Fortuna, where everyone flatters and fawns on him. Quickly,
Fauvel becomes the world's most powerful lord.
In 1314 the second book of
the Roman de Fauvel appeared, the author this time being without doubt Gervais
du Bus. Here we have a description of the splendid court of the ass. Following
his vain request for marriage to Fortuna, comes his much more appropriate
wedding with the «Lady of Useless Fame». Of this union are born innumerable
children who spread like a plague over the whole world.
In 1316 a friend
of the author, Raoul Chaillou du Pesstain, magistrate and member of the court at
Paris, revised the first two books and replaced the epilogue by an extension of
1800 words in which he describes the wedding in more detailed fashion as well as
the combat between the virtues and the devils. He added innumerable textual and
musical interpolations and obtained many polyphonic works composed especially
for the book, from Philip de Vitry. All the other compositions (nearly 80%) are
to be found in older manuscripts (up to the end of the 12th century) and were
adapted by Chaillou du Pesstain for the Roman de Fauvel The monodic works
(borrowed from secular and profane sources) demonstrate the multitude of musical
forms of the periods: Conductus, Sequence, Prosa, Lai, Rondeau, Virelai, etc...
The polyphonic works (for 2 or 3 voices) are all in motet form. The polyphony of
the motet is characterised in general by the rhythmic difference between the
respective voices, the simultaneous use of various texts, even of several
languages, and the fashioning of the lowest voice - often calmer - after a
fragment of Gregorian chant. Philip de Vitry, founder of the Ars Nova (so called
after a treatise of 1320) gives much more rhythmic mobility to the higher voices
and introduces isorhythmic tenors. That is to say that the bass voice develops
in even rhythm, but by melodic periods often different from those of the tenor.
(See Quoniam secta latronum). The repetitions of the text were used in
the Ars Antigua as the frame work of the composition of the motet. (Ad
solitum vomitum, Rex Beatus confessor, Maria Virgo, Omnipotens Domine, Jhesu tu
dator, Bon vin doit).
But this form of «precocious» polyphony is
always more a superposition interpreted by independent voices than a
construction of chords, of simultaneous sounds. The listener should try to hear
the different melodic lines which are sounding simultaneously rather than
chordal columns.
Sobre los «dos sonidos» de la sinfonía (o chifonía:
era así como se llamaba la zanfoña manual del siglo XIV), los mendigos
salmodiaban sus canciones de gesta. A principios del siglo XV, aún, un cierto
Bacon era conocido por «interpretar canciones sobre sinfonía y tragedias». Era
el momento en el cual la zanfoña desaparecería durante algunos siglos de la
música seria y se destinaría a los músicos ciegos.
También, cuando se ha
tratado de dar a la narración el Roman de Fauvel, trama en la cual se insertan
las piezas monódicas sabias y las polifonías de vanguardia, se ha ido a la
zanfoña y yo he intentado salmodiarla.
¿Dónde se ha conservado la
costumbre de narrar cantando? Se me ocurren dos ejemplos: las narraciones
mongoles y las bretonas; en Bretaña se podía oír todavía este tipo de
narraciones en la guerra del 14 al 18. Y yo he convertido en verso todo lo que
había aprendido de Yvon Guifcher, documentos que me había hecho escuchar,
canciones que había aprendido.
Respondiendo al doble deseo de encontrar
una melodía y de tener ese texto -en situación de ser cantado», se impusieron
poco a poco un modo melódico y un modo rítmico, un canto que debe, sin duda,
mucho a las fuentes de inspiración pero que es, lo espero, cercano en espíritu a
aquel que podía haber sido cuando se salmodiaba «en el año mil y trescientos y
diez».
RENE ZOSSO
LE ROMAN DE FAUVEL
Es una sátira
amarga sobre el estado deplorable de la corte de los reyes Felipe IV y Felipe V.
así como de la corte papal de Aviñón. Es una obra blasfematoria y crítica,
escrita en París entre 1310 y 1316. Sus autores eran magistrados de la corte
real. El primer libro de esa epopeya monumental fue escrito en 1310. Su autor es
muy posiblemente Gervais du Bus, notario de la cancillería real en París. La
obra provocadora, «comprometida», parte de su pretexto inmediato —el entorno del
autor— para convertirse en una acusación vehemente contra la perfidia de todo
hombre contemporáneo; y contiene la profecía de un fin del mundo siniestro. A la
vez medieval, la perfidia está personificada por alegoría. El personaje del asno
salvaje se convierte en figura simbólica de la burla y la mofa. La forma y el
color de la bestia, así como el contenido simbólico de su nombre son
interpretados de diversas maneras. Así las letras, interpretadas como las seis
principales cualidades del salvaje (FAUVEL, donde las letras V y U son
intercambiables según la costumbre de la época): F: Adulación (Flaterie). A:
Avaricia, U: Villanía. V: Variedad, E: Envidia, L: Cobardía
(Lâcheté).
Fauvel, que vive en un principio en el establo, es conducido
por Fortuna al Palacio Real. Allí todo el mundo le hace la corte y le obedece.
Rápidamente Fauvel se convierte en el poderoso señor del mundo. En 1314 se
termina el segundo libro del Roman de Fauvel, cuyo autor es, esta vez sin duda,
Gervais du Bus. Aquí tenemos en primer lugar la descripción de la espléndida
corte del asno. Seguidamente pide en matrimonio a Fortuna y después su
matrimonio, mucho más apropiado, con la -Dama vana gloria». De esta unión nacen
numerosos pequeños «Fauveaus» (Asnos Salvajes) que se esparcen por todo el mundo
como una calamidad.
En 1316, el amigo del autor, Raoul Chaillou du
Pesstain, magistrado y miembro de la corte de París, revisa los dos primeros
libros y sustituye el epílogo por una extensión de 1.800 versos donde se
describe el casamiento, de manera muy detallada, así como el torneo de las
virtudes y de los diablos. Añade a la obra numerosas interpolaciones textuales y
musicales y consigue obtener de Philippe de Vitry diversas obras polifónicas
especialmente compuestas para el libro. Todas las otras composiciones (casi un
80%) se encuentran ya en manuscritos anteriores (hasta finales del siglo XII) y
fueron adaptadas por Chaillou du Pesstain para el Roman de Fauvel. Las obras
monódicas (tomadas de los repertorios sagrado y profano), muestran toda la
multitud de formas musicales de la época: Conductus, Secuencia, Prosa, Lai,
Rondeau, Virelai, etc. Las piezas polifónicas (a 2 ó 3 voces) tienen todas forma
de motete. La polifonía del motete se caracteriza en general por la diferencia
rítmica de las voces respectivas, el uso simultáneo de muchos textos, incluso de
muchas lenguas, y la constitución de la voz más baja, a menudo más pausada,
después de un fragmento coral gregoriano. Philippe de Vitry. fundador del Ars
Nova (así llamado por un tratado de 1320) da a las voces superiores más
movilidad rítmica e introduce tenores isorítmicos. Eso quiere decir que la voz
baja evoluciona a ritmo itual pero por periodos melódicos a menudo diferentes
(véase Quoniam secta latronum). Repeticiones textuales, pasajes de tenor, se
utilizaban a propósito dentro del Ars Antigua como base de composición del
motete. (Ad solitum vomitum, Rex Beatus confessor, Maria Virgo, Ommpotens
Domine, Jhesu'tu dator, Bon vin doit). Pero esta forma de polifonía «precoz» es
siempre más bien una superposición interpretada (comentada) de voces
independientes, que una construcción de acordes, de sonidos simultáneos. El
oyente tenia primero que intentar escuchar las diferentes lineas melódicas que
suenan simultáneamene, y no las columnas de acordes.
DR. RENE
CLEMENCIC