medieval.org
Harmonia Mundi HMC 90 335 (CD)
198x
grabaciones de 1974
Carmina Burana is a
large German student manuscript from which Orff drew his famous 20th
century setting. The current disc is the original 13th century version.
Although
the manuscript, discovered in a Benedictine monastery in the mid-19th
century and subsequently named Carmina Burana, is very extensive, the
majority of the texts do not include melodies. These are to be inferred
by the structure of texts or other cues which allude to well-known
medieval melodies from other sources. German medieval music of this sort
is generally known as Vagantenlieder, the poetry of the Goliards.
The
lag between the technical & artistic developments in this source
and those of Western Europe is substantial. Although the Carmina Burana
dates from c.1220, it is actually grouped technically with analogous
songs and notations in the Cambridge Songbook of c.1000. This is of
course part of its interest, as it reflects an earlier practice which
did not survive in quantity.
This is a classic performance, often
raucous in tone. There are many other recordings to choose from, often
with rather different performance decisions. — medieval.org
(De la serie de 5 LPs grabados en los años 1970, en este CD se incluyen
el primer LP y los seis primeros cortes de la cara A del segundo)
LP 1 — harmonia mundi HM 335
A
1. CB 200. Bacche, bene venies [3:02]
2. CB 151. Virent prata hiemata [1:51]
3. CB 52. Nomen a sollempnibus [2:15]
4. CB 211. Alte clamat Epicurus [7:08]
5. CB 31. Vite perdite II [1:35]
6. CB 108. Vacillantis trutine [4:43]
7. CB 196. In taberna quando sumus [2:46]
B
8. CB 24. Iste mundus furibundus [1:42]
9. CB 71. Axe Phebus aureo [2:57]
10. CB 119. Dulce solum natalis patrie [8:29]
11. CB 12. Procurans odium [2:44]
12. CB 31. Vite perdite I [1:07]
13. CB 116. Sic mea fata canendo solo [3:26]
14. CB 185. Ich was ein chint so wolgetan [3:42]
LP 2 — harmonia mundi HM 336
A
15. CB 34. Deduc Syon, uberrimas [2:54]
16. CB 3. Ecce torpet probitas [2:19]
17. CB 11. In terra summus rex [3:04]
18. CB 19. Fas et nefas ambulant [1:53]
19. CB 5. Flete flenda [1:09]
20. CB 22. Homo qui vigeas [2:34]
(En HMC 90 335 no se incluye el listado de intérpretes)
Clemencic Consort
René Clemencic
Zeger Vandersteene · contre-ténor, percussions
Hans Breitschopf · contre-ténor
Pedro Liendo · baryton
René Zosso · vielle à roue & chant, récitant
René Clemencic · flûte à bec sopranino, flûte à bec alto, flûte de corne, flûte de berger, sifflet, orgue portatif
András Kecskés · luth, rubebe, psaltérion
Frantisek Pok · cornet à bouquin courbe alto, mandole
Anne Osnowycz · bûche
Spiros Rantos · dessus de vuèle, vièles alto et ténor, rabâb
Richard Erig · chalumeau, bombarde alto
Walter Schiefer · tympanon, tambour de basque, tambourin, petites timbales en poterie et en cuivre
SOURCES:
Cambridge: Jesus Coll. 18; Univ. Bibl. Ffl, 17;
Chartres: Bibl. Munic. 223 p. 13-14 (photo 1927; original brûlé en 1944);
Erfurt: Stadtbibl. Amplon. Oct. 32;
Firenze: Laurenziana Plut. 29,1 p. 13, ex.;
London: British Mus. Egerton 2615;
Madrid: Bibl. Nacio. 20.486 (précédem. Toledo);
Milano: Ambrosiana R 71 Sup.;
München: Bayr. Staatsbibl. Clm. 4660 & Clm 5539 p. 14;
Paris: Bibl. Nat. lat. 3549 & 3719; ms f. 844; s. fr. 12615.
harmonia mundi s. a., Ⓟ 1975
Enregistrament février 1974 - Salle des Prélats du Schottenstift, Vienne
Prise de son: Pierre Studer.
Direction musicologique et artistique: René Clemencic
Illustration: Detall de la Tapisserie de Bayeux (détail)
Photographie Zodiaque
Maquette Relations
Le
manuscrit original des Carmina Burana parvint en 1803, dans le cadre de
la sécularisation des couvents de Bavière, a la «Bibliothèque Centrale
Royale de la Cour» à Munich. Le premier éditeur de ces manuscrits, le
bibliothécaire J. A. Schmeller, leur donna ce nom de Carmina Burana
(Poèmes de Benediktbeuren) parce que l'ensemble avait été découvert dans
le couvent bavarois de ce nom. Ce n'est cependant certainement pas la
que le manuscrit fut rédigé. Les plus récentes recherches en établissent
la rédaction dés avant le milieu du XIIIe siècle dans le Tyrol, voire
même plus vraisemblablement encore en Carynthie (A Maria Saal?).
Ce
manuscrit représente une vaste et imposante collection de pièces
lyriques internationales, principalement latines, du Xle siècle tardif
au XIIIe siècle. La découverte de documents parallèles permet d'en
situer à présent les pays d'origine: Occitanie (entre autres les
manuscrits de St-Martial de Limoges (début du XIe), France, Angleterre,
Ecosse (St-Andrews), Suisse (chartreuse de Bâle), Catalogne (Barcelone),
Castille (Las Huelgas, Tolède), Allemagne (cloître de Weingarten entre
autres). Au milieu de nombreux anonymes surgissent les noms de poètes
comme le célèbre Archipoète de Cologne, Hugues d'Orléans, et
l'archevêque de Cantorbéry, Stephen Langton (mort en 1228). La plupart
de ces poèmes est profane, pourtant les pièces sacrées — un Jeu de
Pâques, un Jeu de Noël, des hymnes, etc. — y sont d'une pénétrante
beauté. A l'exception de quelques textes en moyen haut-allemand et en
français, c'est la langue internationale des clercs, le latin, qui y est
utilisée. Une partie de ces textes peut être décrite comme de la poésie
de vagants ou de goliards. Ces notions sont ici toutefois assez floues.
On peut appeler vagants tous les clercs et escholiers qui allaient de
ville en ville et qui souvent devenaient sédentaires après des années
d'errance. Les goliards devaient leur surnom soit Goliath, pris
longtemps pour le type du vice, soit de «gula», mot latin pour
gourmandise. Il semble qu'ils aient tous été des clercs en rupture de
ban: l'instabilité s'alliait chez eux à une existence marginale:
beuveries, ripailles, jeux, oisiveté, prostitution. A côté de chansons
satiriques qui critiquent leur époque avec violence ou émotion, on
rencontre dans les Carmina Burana de gracieux chants d'amour, des chants
sur le printemps, d'autres pleins d'intériorité, à côté de chants
quasiment immoraux, chants de gueule dépourvus de mesure. La parodie se
sert volontiers d'associations religieuses parce qu'alors Dieu était
tout simplement présent partout, qu'on ne pouvait véritablement pas
l'éviter. Ainsi la chanson paillarde «Alte clamat Epicurus» parodie le
célèbre chant de croisés de Walther von der Vogelweide.
Une
partie des poèmes dans les manuscrits des Carmina Burana est dotée de
mélodies, notées par au moins six copistes différents en neumes sans
ligne de portée. Par des documents parallèles on a pu regagner une
partie de ces airs. A l'origine, la plus grande part en était
vraisemblablement chantée. Tous les airs des Carmina Burana accessibles
aujourd'hui sont d'une force vitale, d'une beauté stupéfiantes. A côté
de mélodies simples, populaires, on rencontre des compositions très
raffinées, à l'élan tout artistique. Le grégorien, la séquence, l'art
populaire, l'art des troubadours, des Trouvères et Minnesänger s'y
côtoient de façon multicolore ou s'y influencent réciproquement. La
rédaction des textes poétiques que j'ai choisie correspond très
exactement au texte original des Carmina Burana. Il ne s'agissait pas
pour moi de restituer une version idéale mais au contraire, tout
simplement, de redonner le verbe tel qu'il a été retenu par les copistes
du manuscrit des Carmina Burana.
Nous avons essayé de souligner
l'internationalité de ces chants par des pratiques d'interprétation
diversifiées — par exemple: influence arabe nulle, moyenne ou dominante,
etc. — ainsi que par le maintien d'habitudes ou de maniérismes
d'expression particulière — d'où par exemple la prononciation du latin à
la façon italienne, française, espagnole ou allemande, etc.
Consciemment,
il arriva que plusieurs versions d'une même pièce soient présentées. De
même que chaque pièce dotée d'un texte pouvait dès l'origine être
interprétée comme pièce purement instrumentale — avec éventuellement
prélude ou interludes.
René Clemencic