E Ultreia ! Chemins de Santiago / Ensemble Cum Jubilo


Codex Calixtinus • Cantigas • Campus stelle Michel Sendrez






bellesecouteuses.com
cumjubilo.com
Les Belles Ecouteuses LBE --

2018







Un Calixtino muy agudo, pero con duende.
¡Qué hermoso ese Dum Pater familias tan femenino, lejos de gritos guerreros y tamborradas!
Disco bastante excelso. Salve festa dies está cantado de una forma muy poco habitual, resulta casi irreconocible. Momentos deslumbrantes, no solo en la polifonía. Las dos cantigas son también de interpretación poco acostumbrada, pero muy bella, con el añadido del arpa, muy poco invasiva, de Carole Matras que les aporta algo celestial.

Algunas piezas ya las habían cantado en dos discos anteriores, Jacobus (2009) y Jubilations (2014):


Jacobus 24 34 40 50 (65) 66 68 72 96 98 100 107 110 111 117
Jubilations 96 98 102
E Ultreia ! 16 24 40 51 72 80 86 87 90 96 100 103 106 107 115 117







1. Dum pater familias   [3:41]   cc 117   |   hymne, chant des pèlerins  —   tutti

2. Salvator progressus   [2:35]   cc 40   |   répons · Pape Calixte  —  2 · 3

3. Congaudeant catholici   [4:46]   cc 96   |   trope de Benedicamus · Maître Albert de Paris  —  1 · 2 · 3 · 4

4. Salve festa dies   [2:11]   cc 86   |   conductus · Venance Fortunat  —  5 · 3 · 2

5. O adjutor   [6:22]   cc 51   cc 106   |   répons/organum · Aton de Troyes  —  4 · 2 / 3 · 5

6. Alma perpetui luminis   [1:38]   cc 24   |   répons · Pape Calixte  —  1

7. Ben com aos   [8:27]   CSM 49   |   cantiga · ms de Tolède  —  5 - tutti

8. Misit Herodes   [2:24]   cc 72   |   répons · Pape Calixte  —  4 · 1

9. Campus stelle   [7:45]   Michel SENDREZ · création 2015  —   tutti

10. Sanctissime apostole   [1:15]   cc 16   |   antienne · Pape Calixte  —   tutti

11. Jacobe sancte   [2:47]   cc 80   cc 100   |   conductus à 2 voix · Ancien évêque du Bénévent  —  4 · 5 / 2 · 3

12. Gloria / Qui vocasti   [4:42]   cc 90   |   trope · Fulbert de Chartres  —  1 · 2 · 3 · 4

13. Portum in ultimo   [2:11]   cc 107   |   prose à 2 voix · Aton de Troyes  —  1 · 4

14. Ecce adest nunc Jacobus   [3:23]   cc 87   |   cantus · Fulbert de Chartres  —  1 · 3 · 2

15. Dum esset   [4:50]   cc 103   |   répons/organum · Aton de Troyes  —  3 · 1 / 4 · 5

16. Ad honorem regis summi   [1:10]   cc 115   |   hymne · Aimeric Picaud  —  tutti

17. Por dereito ten a virgen   [11:47]   CSM 175   |   cantiga · ms de l'Escorial  —  5 - tutti













Ensemble CUM JUBILO
direction — Catherine Ravenne

Angélique GREUTER   (1)
Sarah RICHARDS   (2)
Laurence ESQUIEU   (3)
Catherine RAVENNE   (4)
Carole MATRAS   (5)

harp — Carole Matras




L’Ensemble féminin CUM JUBILO est né de la passion de Catherine Ravenne pour les manuscrits médiévaux. Depuis ses débuts en 2005, Cum Jubilo s’est attaché à faire partager au public l’intense jubilation qui émane des musiques les plus anciennes du répertoire occidental. Toutes les interprétations de Cum Jubilo sont basées sur l’étude des notations originelles, avec une prédilection pour le répertoire de l’Ars Antiqua et l’art du chant non-mesuré. Le style de Cum Jubilo est reconnaissable par son empreinte vocale avec ses voix incarnées, capables d’une grande liberté d’exécution. Tous les concerts sont spatialisés, en adaptation à chaque lieu, au plus proche du public. Dans sa démarche résolument contemporaine, Cum Jubilo fait appel aux compositeurs de notre époque pour des créations : Betsy Jolas, Patrick Burgan, Michel Sendrez.

Site officiel : www.cumjubilo.com


Michel SENDREZ mène une double activité de compositeur et de pianiste puisqu’il a été pendant plus de vingt ans le pianiste de l’Orchestre National de France. C’est là qu’il a construit sa démarche musicale en créant les œuvres de compositeurs comme Gilbert Amy, Alain Bancquart, Toru Takimitsu, René Koering, Renaud Gagneux, Eugene Kurtz …

Ses œuvres : Racines et Egolios pour grand orchestre, Quatuor à cordes, Oihu pour violoncelle, Hommage à I pour trio à cordes, musiques de film, musique vocale : Stirps Jessé créé par l’Ensemble Venance Fortunat, Stabat Mater au Festival d’Art Sacré, Quis Quid créé par Accentus… Prélude pour un dialogue sans fin pour piano (Ed. Jobert) – Marie d’Egypte, opéra-conte d’après le roman de Jacques Lacarrière, sur un livret de Philippe Laborit, pour lequel il a reçu une Bourse Beaumarchais. 

Michel Sendrez est édité aux Editions G.Billaudot et aux Editions Jobert.

Catalogue de ses œuvres sur www.henry-lemoine.com





Remerciements :
Remerciements aux membres de l'Association des Amis de Bassac, à Sophie Sabater, Patricia Charles, pour la qualité de leur accueil et de leur implication dans notre projet.
Remerciements à nos mécènes et souscripteurs dont le précieux soutien a largement contribué à la réalisation de ce disque.
Les Belles Ecouteuses remercient Nicolas Bouvier pour le prêt de matériel.

Enregistrement réalisé à l’Abbaye de Bassac (Charente) du 02 au 05 novembre 2017

Direction artistique : Antoine Pagnier| Ingénieur du son : Solene Manceau).
Crédits photos : D.R./ Ensemble Cum Jubilo/2018


Livret intégral avec paroles des chants en latin et traduction française et anglaise disponible sur www.bellesecouteuses.com


Références bibliographiques :

Codex Calixtinus – Fac-similé (Madrid 1993)
Liber Sancti Jacobi, Codex Calixtinus – Fac-similé : W. M. Whitehill – G. Prado (Consejo Superior de Investigaciones Cientificas)
La légende de Compostelle – Le Livre de Saint Jacques : Bernard Gicquel (Editions Tallandier)
Two unnoticed pieces of medieval polyphony : David Hiley, "Plainsong in Medieval Music" (Cambridge University Press)
La tradition orale dans le chant grégorien : Jacques Viret (Éditeur ADEM – Ateliers d’ethnomusicologie)
Polyphonies de traditions orales : Michel Huglo – Marcel Pérès – Christian Meyer (Editions Creaphis)


Transcriptions : Catherine Ravenne – David Hiley






English liner notes











Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe depuis 1987, les chemins de Saint-Jacques-de- Compostelle en France ont été inscrits en 1998 par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial. Ces itinéraires symboliques traversent la France pour rejoindre la ville de Saint- Jacques-de-Compostelle par le Camino Francès en Espagne inscrit en 1993.

Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut une destination majeure pour d’innombrables pèlerins de toute l’Europe, depuis la découverte en Galice du tombeau de Jacques le Majeur vers 830, relatée au 3e livre du Jacobus ou Liber Sancti Jacobi, célèbre manuscrit conservé à la cathédrale de Compostelle, également connu sous le nom de Codex Calixtinus.

Pour atteindre l’Espagne, les pèlerins traversaient la France. Quatre voies symboliques partant de Paris, de Vézelay, du Puy et d’Arles et menant à la traversée des Pyrénées résument les itinéraires innombrables empruntés par les voyageurs. Eglises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux, ponts, croix de chemin jalonnent ces voies et témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage. Exercice spirituel et manifestation de la foi, le pèlerinage a aussi touché le monde profane en jouant un rôle décisif dans la naissance et la circulation des idées et des arts. De nos jours le sanctuaire attire toujours une foule impressionnante de pèlerins, témoignant du besoin actuel de quête spirituelle dans notre société.


« UNESCO, déclaration de valeur universelle exceptionnelle »


Au travers des chants se dessine l’idée d’un parcours sur les chemins, chemins maritimes et chemins terrestres. Saint Jacques est le protecteur des pèlerins, « tant sur mer que sur terre » – Saint Jacques, le pêcheur – Saint Jacques, à qui sont attribués de nombreux miracles, tel l’épisode fameux du « pendu dépendu » relaté dans le 2 ͤ  Livre du Codex Calixtinus, mais attribué à la Vierge dans la cantiga Por dereito ten a virgen.

Les Cantigas de Santa Maria sont des œuvres de poésie lyrique, d’inspiration sacrée et profane, en langue galaïco-portugaise, consacrées à la Vierge. Elles ont été compilées par le roi Alphonse X « le Sage » durant le XIIIe siècle et sont présentes dans quatre manuscrits, le plus prestigieux étant celui conservé au Real Monasterio de l’Escorial et surnommé Codex Princeps, car magnifi quement enluminé. La notation des chants y est très soignée et précise, de même que dans le manuscrit de Tolède conservé à la Bibliothèque Nationale de Madrid. Pour l’interprétation de ces cantigas nous avons souhaité privilégier la vocalité.

Le miracle raconté dans Ben com’aos que van per mar nous entraîne vers la traversée des Pyrénées, passage capital pour les pèlerins, difficile et dangereux, évoqué dans l’œuvre de Michel Sendrez Campus stelle : « Cette pièce, écrite à la demande de Catherine Ravenne pour l’ensemble Cum Jubilo, a été pensée comme une musique de scène. Plusieurs motifs se succèdent, chacun pouvant se répéter ad libitum. J’ai emprunté le rythme à une ancienne danse basque dite «zortziko», pour rappeler le passage des pèlerins sur cette terre, et pour imprimer un aspect incantatoire à cette marche qui peut être à la fois celle de l’espoir et celle du désespoir. J’ai ajouté à la phrase en latin empruntée au Codex Calixtinus une série d’aphorismes écrits par Pantxoa Etchegoin, qui donnent à cette idée toute sa force, et aussi une dimension poétique, par un jeu polysémique propre à la structure de la langue basque.» Michel Sendrez.

Cette création, basée sur les mots « Herru Sanctiagu, Got Sanctiagu, Deus aia nos », fait référence au 2 ͤ refrain du tout dernier chant du manuscrit Dum pater familias, chant de pèlerinage non liturgique ; cette langue d’inspiration populaire mélange les dialectes romans et germaniques de l’époque. La notation de ce chant, hâtive et peu soignée, a campo aperto, tranche avec le reste du manuscrit.

Le Codex Calixtinus, daté du XIIe siècle, présente une grande richesse en ce qui concerne les chants notés, porteurs d’allégresse et d’exaltation, tous à la gloire de Saint Jacques ; probablement écrit et compilé à Cluny, ce manuscrit est considéré comme étant d’origine française, la plupart des chants sont attribués à des ecclésiastiques français de renom.

La notation des chants, très précise et soignée, est en style non-mesuré. Le 1er Livre contient des pièces de plain-chant pour les messes et les offices des fêtes de Saint Jacques, célébrant son martyre, la translation de ses reliques, ses miracles: antiennes et répons, hymnes, proses et conduits monodiques et polyphoniques. Ils nous font revivre les grands moments de l’histoire de Saint Jacques depuis sa vie de pêcheur et sa rencontre avec le Christ (Salvator progressus), jusqu’à son martyre (Misit Herodes), évoquant tour à tour ses miracles (Sanctissime apostole – O adjutor) et sa clarté bienfaisante (Alma perpetui luminis). Pour le conduit Salve festa dies, le manuscrit précise l’alternance entre voix des chantres et voix d’enfant. Ce livre se termine par la messe farcie de Fulbert de Chartres, remarquable par ses tropes, originaux et dynamiques : Gloria farci, Ecce adest nunc Jacobus.

Les polyphonies présentes dans le 5 ͤ Livre retiennent particulièrement l’attention, en effet elles sont considérées parmi les plus anciennes polyphonies notées. Leur facture de style archaïque privilégie largement les résonances d’octaves et de quintes, tout en assumant les dissonances propres à ces polyphonies « orales » (cf J. Viret, M. Huglo, M. Pérès), encore proches des improvisations dont elles sont sans doute issues. L’interprétation conserve la liberté du style non-mesuré du plain-chant originel. Il s’agit majoritairement de conduits à 2 voix pour lesquels la notation du contrepoint est plutôt précise ; mais les choix d’interprétation se posent dans les grands organa fleuris, nombreux dans ce manuscrit, ici Dum esset et O adjutor, construits sur les répons du 1er Livre : la notation restant imprécise sur les correspondances entre la voix organale et la teneur, il appartient à chaque interprète de faire ses choix.

Le conduit Jacobe sancte, déchant à 2 voix faisant alterner couplets et refrain, est noté deux fois, dans le 1er Livre et dans le 5 ͤ Livre : la première version, notée sur une seule portée sous forme d’une monodie à l’encre noire à laquelle a été ajoutée la 2 ͤ voix à l’encre rouge, compte 8 couplets ; la seconde version, notée sur deux portées, ne comporte que 4 couplets. Les deux versions restent musicalement très concordantes, avec quelques petites variantes dans les mélismes. Notre version en est une synthèse. La prose Portum in ultimo, par la simplicité de son déchant syllabique, accompagne nos âmes jusqu’au jardin du paradis.

Une exception à ces polyphonies à 2 voix : le conduit Congaudeant catholici présente une 3 ͤ voix intermédiaire notée à l’encre rouge, probablement ajoutée ultérieurement. Il est considéré comme le 1er chant à 3 voix noté connu de la musique occidentale. L’organisation du contrepoint reste libre, non-mesurée, toujours basée sur l’écoute. Ad honorem regis summi est un chant non liturgique, noté comme un chant monodique ; cependant David Hiley a démontré qu’il s’agissait en fait d’une polyphonie, les 2 voix étant notées à la suite dans le texte.

Les chants du Codex Calixtinus, chants de prières, de gloire et de joie, constituent un témoin unique pour l’histoire de la musique et résonnent sur les routes du pèlerinage comme un trésor inestimable de beauté, de foi et d’espérance.


Catherine Ravenne, directrice artistique

















Council of Europe Cultural ltinerary since 1987, the Santiago de Compostela routes in France have been registered by UNESCO on the List of Cultural Heritage in 1998. These symbolic routes pass through France to reach the city o Santiago de Compostela through the Camino Francès, registered in 1993.

Throughout the Middle Ages, Santiago de Compostela was a major destination for numerous prilgrims from all over Europe, since the discovery of the tomb of St. James the Greater around 830 in Galicia, reported in the third Book of Jacobus or Liber sancti Jacobi, the famous manuscript held in the Cathedral of Santiago de Compostela, also known as Codex Calixtinus.

To reach Spain pilgrims used to walk throughout France. Four symbolic routes departing from Paris, Vézelay, Le Puy, Arles, and leading to the crossing of the Pyrenees, sum up the innumerable travel routes. Pilgrimage churches or simple shrines, hospitals, bridges, wayside crosses, witness to the spiritual and material aspects or the pilgrimage. Spiritual exercise, manifestation of faith, the pilgrimage has also integrated the secular world by playing a major role in the birth and circulation of ideas and arts.

Nowadays the shrine still attracts massive crowds of pilgrims, attesting to the present needs of a spiritual search in our society.


UNESCO, Statement of Outstanding Universal Value.



Through the chants can be developped the idea of a journey on the roads, seaways and land routes. Saint James is the protector of pilgrims, « on sea and on land» – St. James, the fisherman – St. James, to whom are attributed many miracles as the famous episode of « The hanged man unhanged » related in the 2d Book of the Codex Calixtinus, but attributed to the Virgin in the cantiga Por dereito ten a virgen.

Cantigas de Santa Maria are works of lyric poetry both of sacred and secular inspiration, in galaico-portugese language, dedicated to the Virgin. They have been compiled by King Alfonso X « el Sabio » during the 13th century and are to be found in four manuscripts, the most famous one being held in the Real Monasterio de El Escorial, surnamed Codex Princeps because it is magnificently illuminated. The notation of chants is very tidy and precise, as well as in the manuscript of Toledo held in the National Library of Madrid. In these cantigas we have chosen to emphasise vocality.

The miracle related in Ben com aos que van per mar leads us to the crossing of the Pyrenees which is an important passage for pilgrims, hard and dangerous ; the work of Michel Sendrez Campus stelle refers to it :

«This piece, written on the request of Catherine Ravenne for the Ensemble Cum Jubilo, has been conceived as stage music. Several patterns succeed one another, each repeatable ad libitum. I borrowed the rythm from an ancient Basque danse called «zortziko» to recollect the passage of pilgrims on this earth and to transmit an incantatory aspect to this march which can be that of hope or that of despair. I added to the Latin words borrowed from the Codex Calixtinus a series of aphorisms written by Pantxoa Etchegoin, that give this idea great force and poetic dimension, by a polysemous setting proper to the structure of Basque language.» Michel Sendrez.

This creation, based on the words « Herru Sanctiagu, got Sanctiagu, Deus aia nos», refers to the 2nd refrain of the last chant of the manuscript, Dum pater familias, a non liturgical song of pilgrimage ; this language of popular vein is a mixture of Romance and German dialects of that time. The hasty and sloppy notation of this song, a campo aperto, is very different from the rest of the manuscript.

The Codex Calixtinus, dated from the 12th century, shows great richness in noted chants, all of them filled with joy and exaltation to the glory of St James ; probably written and compiled at Cluny, this manuscript is considered as being of French origin ; most of the chants are attributed to renowned French clergymen. The notation of the chants, very precise and tidy, is of unmeasured style.

The 1st Book contains plainsong for the masses and offices of St. James’s feastdays celebrating his martyrdom, the translation of his relics and his miracles : antiphons, responses, hymns, prosa, monodic and polyphonic conductus. They let us relive the great moments of St James’s story, from his life as a fisherman and his encounter with Christ (Salvator progressus), until his martyrdom (Misit Herodes), telling about his miracles (Sanctissime apostole – O adjutor) and his healing aura (Alma perpetui luminis). In the case of the conductus Salve festa dies there is a note indicating the distribution of the voices between two cantors and a child. This book ends with the «farced» mass attributed to Fulbert of Chartres, quite remarkable in its original and dynamic tropes : farced Gloria, Ecce adest nunc Jacobus.

Polyphonies are mainly to be found in the 5th Book and need special attention : most of them being two-voice conductus, they are considered as the oldest polyphonies to have been noted. The archaic style mostly sounds with fifth and octave resonances, while creating dissonances proper to these « oral » polyphonies (cf J. Viret, M. Huglo, M. Pérès), still close to initial improvisations. The interpretation is still based on unmeasured plain-chant.

Most of the time the notation of counterpoint looks quite precise, but the interpretation of the numerous florid organa requires to make choices, as is the case for Dum esset and O adjutor, built on responses from the 1st Book. The notation remains unclear as to the correspondances between the tenor line and the upper organal voice, thus each interpret has to make his own choices.

The two-voice conductus Jacobe sancte is featured with alternating the verses with a refrain ; it is to be found both in the 1st and the 5th books. The 1st version counts eight verses and is noted on one stave as a monodic chant in black ink to which a second voice in red ink has been added. The 2nd version, noted on two staves, only counts four verses. Both of these versions look musically concurring, with a few variations in the melismas. We have synthesized the two versions.

The prose Portum in ultimo sounds like a simple discant in syllabic style, leading our souls to the garden of paradise. There occurs an exception in the case of the conductus Congaudeant catholici : it presents an inner 3rd voice noted in red ink, probably added later. It is considered as the 1st noted three-voice polyphonic chant known in the repertoire of occidental music. The counterpoint remains free, unmeasured, always based on listening. Ad honorem regis summi is a non liturgical song, noted as a monodic chant ; however David Hiley has demonstrated that in fact it was a polyphonic song, the two voices being noted successively in the text.

The chants of the Codex Calixtinus, praysongs, hymns of praise and songs of joy, ring out on the pilgrimage routes like a priceless treasure of beauty, faith and hope.

Catherine Ravenne, artistic director