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ET'CETERA KTC 4042
2012
Karlheinz STOCKHAUSEN. Tierkreis
Ars Nova & Ars Subtilior
1. Wasserman · Aquarius (Uranus) [2:29]
2. Adieu vous di [4:27] Anonymous
3. Fische · Pisces (Jupiter, Neptunus) [3:18]
4. De ce fol penser [3:50] Pierre des MOLINS | Codex Faenza
5. Widder · Aries (Mars) [2:31]
6. Deduto sey [3:00] Johannes CICONIA
7. Stier · Taurus (Venus) [5:37]
8. De toutes flours [2:22] Guillaume de MACHAUT
9. Zwillinge · Gemini (Mercurius) [0:35]
10. Plasanche, or tost [1:31] Nicolaas PYKINI
11. Krebs · Cancer (Mond) [3:22]
12. Nigra est~Se fus d'amer~D'ardent desir [2:39] Anonymous
13. Lawe · Leo (Sonne) [3:11]
14. Aquila Altera~Creature Gentile~Uccel di Dio [2:47] Jacopo da BOLOGNA
15. Jungfrau · Virgo (Mercurius) [1:57]
16. Tres bonne et belle [2:31] Guillaume de MACHAUT
17. Waage · Libra (Venus)
[3:35]
18. J'ay grant désespoir de ma vie [4:19] Anonymous | Codex Reina
19. Skorpion · Scorpia (Mars, Pluto) [1:44]
20. Le basile [4:21] SOLAGE
21. Schütze · Sagitarius (Jupiter) [3:35]
22. Comes Flandriae~Rector creatorum~In cimbalis [1:56] Anonymous
23. Steinbock · Capricorn (Saturnus)
[5:41]
24. Apollinis
eclipsatur~Zodiacum signis~In omnem terram [4:54]
Bernard de CLUNY
Capilla Flamenca
Marnix De Cat, altus · countertenor & artistiek
concept
Tore Denys, tenor
Lieven Termont, baritonans · baritone
Dirk Snellings, bassus · bass
Jan Van Outryve, luit · lute
Liam Fennelly, vedel · vielle
Patrick Denecker, blokfluiten · recorders
Het Collectief
Wibert Aerts, viool · violin
Martijn Vink, cello
Toon Fret, fluit · flutes
Benjamin Dieltjens, klarinet · clarinets
Thomas Dieltjens, piano & artistieke leiding
producer: Yannick Wiliox - www.acousticrecordingservice.be
editing and mastering: Benjamin Dieltjens
recorded: Campus of the Arts “deSingel”, Antwerp October
2010
concept and artistic direction: Capilla Flamenca & Het Collectief
producer klara: Koen Uvin
producers etcetera: Paul Janse, Amienke Wytzes
cover & booklet design: Roman Jans, www.romanontwerp.nl
cover photography: Rina Rubens, www.natuur-dichtbij.eu
Photo Capilla Flamenca & Het Collectief: © Miel Pieters
We have done our utmost to contact all persons involved with the music,
text and illustrations of this CD.
Those who claim any rights in
connection with this CD are kindly requested to contact us.
English liner notes
C'est en 1975 que Stockhausen compose douze pièces sur chacun
des signes du zodiaque. Ces douze mélodies, composées au
départ pour douze boîtes à musique, étaient
une des composantes instrumentales d'une autre œuvre, Musik
im Bauch, qui incluait également six percussionnistes et un
dispositif d'amplification. Ce n'est que plus tard que Stockhausen
décide de réutiliser ces douze pièces pour en
faire une œuvre autonome et, pour l'occasion, d'en éditer
une partition portant le titre de Tierkreis.
Voici ce que nous dit Stockhausen à propos de cette œuvre
qui est, si on en croit les statistiques, l'une des plus jouées
du compositeur allemand:
«Tierkreis est un cycle de formules musicales pour les douze mois
de l'année et les douze types d'êtres humains, permettant
d'innombrables versions. La version la plus longue que j'en aie jamais
réalisée jusqu'à présent est la composition
Sirius pour soprano, basse, trompette, clarinette basse, et musique
électronique (1975-77) qui dure 96 minutes. Que chacun se
retrouve dans son signe du zodiaque!»
Het Collectief et Capilla Flamenca nous proposent donc ici une nouvelle
version. Baptisée «12x12 », elle présente,
parmi le panel des versions déjà réalisées,
une caractéristique qui lui confère une
originalité toute particulière. En effet, les musiques de
Stockhausen se voient prolongées, complétées,
voire même commentées de manière audacieuse, mais
aussi magistralement réussie, par des œuvres du XIVe
siècle et plus précisément de la période
dite Ars Nova. La confrontation, mais aussi, à certains
égards, la symbiose de ces deux univers radicalement
opposés plonge l'auditeur, et ce dès les premières
minutes de musique, dans un univers poétique tout â fait
singulier.
Mais la poésie dont nous parlons ici n'est pas seulement due
à l'association de ces deux univers musicaux distants de six
siècles. La réalisation riche, raffinée et
intelligente des douze signes du zodiaque par les deux ensembles, ainsi
que la très belle interprétation des musiques de G. de
Machaut, de Cluny, Ciconia et autres anonymes du XlVe, y contribue,
elle aussi, grandement.
Pour comprendre ce «12x12», il nous faut dire quelques mots
du projet global de cet enregistrement ainsi que du projet
compositionnel de Stockhausen. C'est, en partie, grâce à
la thématique du zodiaque qu'une grande unité se
dégage. Le choix des pièces issues de l'ars nova ainsi
que leurs alternances, voire à certains moments leurs
interpénétrations mûrement
réfléchies, avec les mélodies de Stockhausen ainsi
que la répartition de celles-ci sur la globalité du
spectacle, est également source d'unité et de
cohésion. Nous pensons par exemple à ces moments,
où l'ensemble Capilla Flamenca vient créer des incises de
musique ancienne l'intérieur du déroulement temporel des
pièces de Stockhausen, créant de la sorte une
discontinuité du discours en rapport direct avec le signe
zodiacal traité, ou encore lorsque l'ensemble de musique
«ancienne» s'associe, voire même s'empare, de la
musique «moderne». Ce tissage et l'effet qui en
résulte sont tout remarquables. Le projet de Stockhausen, qui,
nous l'avons dit, propose de créer sa propre version du Tierkreis,
est, lui aussi, porteur d'unité. En effet, pouvant agir
directement sur le texte, l'ensemble Het Collectief peut faire pencher
la musique de Stockhausen vers des gestes musicaux faisant
référence à la musique ancienne. Une autre
caractéristique de la pièce de Stockhausen est que la
pensée musicale est véritablement contaminée par
les propriétés des différents signes zodiacaux.
Là aussi, en fonction de la compréhension du texte
musical, les musiciens peuvent puiser des idées qu'ils peuvent
manipuler librement et amener là où ils le souhaitent.
C'est parfois le pictogramme représentant le signe qui
conditionne l'idée musicale. A d'autres moments, ce sont les
traits de caractère associés aux signes qui
génèrent les idées musicales. Le signe de la
Vierge, associé habituellement à la rationalité et
parfois aux mathématiques, nous en donne un bon exemple avec
l'utilisation par Stockhausen de la suite de Fibonacci. C'est du reste
ce paramètre que l'ensemble Het Collectief va traiter de
manière prononcée dans l'arrangement de ce signe et,
entre autres, par des accents énergiques joués par la
clarinette basse.
Mais parfois ce sont les deux dimensions, le pictogramme et les traits
de caractère associés aux signes, qui conduisent
l'écriture - le signe de la Balance est à cet
égard tout à fait remarquable tout comme celui des
Poissons, signe double, qui est composé à deux voix -
montrant ainsi l'aspect de la double personnalité souvent
associée à ce signe. Bref, les protagonistes de ce 12x12
ont été chercher leur musique dans une étude
minutieuse du texte, et ce, à l'image même de la
composition de Stockhausen qui a réalisé lui-même
une étude très précise de tous les aspects
touchants à l'astrologie et les a glissés tantôt de
manière claire, tantôt de manière plus
masquée dans le texte musical.
Et c'est sans doute ici, à la lumière de ce que le texte
original nous enseigne, que cette nouvelle version du Tierkreis est
vraiment impressionnante. Les deux ensembles ne se sont pas
contentés d'un arrangement intuitif, mais ont vraiment
été chercher la substantifique moelle de
l’œuvre pour la transcender au travers de leur
«recomposition».
L'espace qui nous est consacré ici ne nous permet pas de mettre
au jour toutes les subtilités de cet enregistrement, mais
quelques moments nous ont particulièrement frappé.
Tout d'abord le tout début de l’œuvre où la
boîte à musique du signe du Verseau se fait entendre seule
avant d'être rejointe par des accords chantés par Capilla
Flamenca suivi par l'ensemble Het Collectief qui entre sur la pointe
des pieds en faisant entendre des bribes de mélodie au piano et
ensuite à la flûte. Très belle et humble
entrée en matière où le texte de Stockhausen dans
sa virginité absolue semble vouloir inviter les musiciens
à le rejoindre.
Lorsque le signe du Lion se fait entendre à mi-chemin de cet
enregistrement et que tous les protagonistes chantent sa mélodie
«martiale» à l'unisson, on peut le comprendre,
à la première écoute, comme un grand geste
rhétorique particulièrement convaincant articulant la
forme globale, mais aussi comme un hommage au compositeur du Tierkreis
lui-même natif du signe du Lion.
Ce qui frappe à l'audition du signe de la Balance, c'est d'abord
la grande poésie engendrée par la mélodie
jouée par la flûte à bec accompagnée d'un
simple bourdon. La musique de ce signe, jouée
intégralement par Capilla Flamenca, semble vouloir hésiter,
et c'est bien là une des caractéristiques de ce signe,
entre la modernité du texte de Stockhausen et l'univers de la
musique ancienne. La composante harmonique de la mélodie de ce
signe est elle aussi mise en évidence par l'arrangement qui nous
est proposé ici. Et, en effet, comment ne pas prendre en
considération ce paramètre - l'harmonie - alors que dans
la majorité des traités d'astrologie, c'est un des mots
qui revient de manière permanente pour les natifs de la Balance.
Le début du signe du Scorpion est perçu comme une
nouvelle articulation dans la forme. La violence de ces premiers
instants tranche de manière impressionnante avec la musique
anonyme «J'ay grant désespoir de ma vie». Ici aussi,
ce sont les traits de caractère associés au signe qui
engendrent le climat général. Voici, à titre
d'exemple, deux phrases relevées dans un ouvrage d'astrologie,
qui peuvent éclairer le propos de la musique: «Il (le
scorpion) se défend contre les attaques avec une grande
agressivité» «Il est son plus grand ennemi et son
émotivité peut le submerger sans qu'il parvienne à
la canaliser». La flûte piccolo qui ponctue la musique en
tentant de donner des coups de dard est, nous semble-t-il, plus
qu'éloquente.
Nous pourrions multiplier les exemples qui montrent combien la lecture
du texte par les deux ensembles réunis ici est d'une grande
pertinence musicale et en parfaite adéquation avec le propos
général. Non seulement les idées musicales sont
originales et magnifiquement exécutées, mais elles sont
aussi directement liées, déduites, du texte original
proposé. Il ne s'agit donc pas, comme on l'entend souvent, d'une
simple instrumentation, mais bien d'une réécriture tenant
compte d'une vraie réflexion analytique. Nul doute qu'avec ce
nouvel enregistrement, les deux ensembles laisseront une version
marquante de la célèbre pièce de Stockhausen et
que celui-ci laissera une trace auprès de ceux qui, sans doute
encore nombreux, la revisiteront à l'avenir.
Jean-Marie Rens
Elise Simoens bij de première van het concert in het
Concertgebouw te Brugge
Twaalf musici van twee op het eerste gezicht niet te combineren
ensembles wagen zich aan een verzoening van veertiende-eeuwse polyfonie
met laat-twintigste-eeuwse kamermuziek.
Componist en theoreticus Philippe de Vitry leert ons in zijn traktaat
Ars Nova (ca. 1322) wat deze ‘nieuwe kunst’ precies
inhoudt. ‘Ars’ staat hier eigenlijk veel meer voor kunde
dan voor kunst. (In eerste instantie) Franse componisten slaagden er
dankzij een doorgedreven ingenieus ritmisch notatiesysteem in te
ontsnappen aan de volgens hen al te stroeve Ars Antigua (twaalfde,
dertiende eeuw). Opgetogen als ze waren om dit notatiesysteem, dat hen
toeliet de meest complexe ritmische lijnen met elkaar te combineren,
leefden ze zich meteen ook uit in het simultaan toonzetten van
verschillende teksten. Voortrekkers waren de Fransen Philippe de Vitry
(1291-1361) en Guillaume de Machaut (ca. 1300-1377), maar de Ars Nova
zou al spoedig ook andere delen van Europa overspoelen.
Met Karlheinz Stockhausen (°1928 - december 2007) belanden we zo'n
zes eeuwen verder in de tijd. De componist kende zijn doorbraak in de
jaren 1950 als lid van een generatie avantgardisten die sindsdien als
serialisten bekend zijn. Samen met onder meer Pierre Boulez, Luigi Nono
en de Belgen Karel Goeyvaerts en Henri Pousseur, begon Stockhausen op
een extreem doorgedreven rationeel vastgelegde manier te componeren.
Zoveel mogelijk muzikale bouwstenen (toonhoogte, toonduur,
klank-sterkte, speelwijze enzovoort) werden in strikt geformaliseerde
reeksen gegoten. Die seriële schrijfwijze bleek echter al gauw
zowel voor componisten als voor uitvoerders en publiek een zware
dobber. Het lijkt wel alsof het oeuvre dat deze componisten achteraf
geschreven hebben, een voortdurende roep is om bevestiging van het feit
dat ze behalve ratio toch ook een stevige portie gevoel, flexibiliteit
en menselijkheid in huis hebben. Vol fierheid worden op de persoonlijke
website van Stockhausen (www.stockhausen.org) bewonderaars als The Beatles,
Frank Zappa, Björk en Miles Davis opgesomd.
Tierkreis (1975) past eveneens in de context van deze meer
‘soepele’ muziek. Een wel erg milde Stockhausen biedt hier
uitzonderlijk veel vrijheid aan zijn uitvoerders. Het oorspronkelijke
werk bestaat uit twaalf miniatuurpartituurtjes die op evenveel
muziekdoosjes bevestigd zijn. Opdat de uitvoering van het werk echter
niet beperkt zou blijven tot muziekdoosjes, herschreef Stockhausen zijn
Tierkreis ook voor diverse kamermuziekbezettingen. De specifieke keuze
van instrumenten laat Stockhausen uiteindelijk over aan de uitvoerders.
Deze Tierkreis is eigenlijk één grote
improvisatie-speeltuin. Stockhausen geeft slechts één
strenge richtlijn: de oorspronkelijke muziekdoosjes-versie moet
minstens eenmaal volledig gespeeld worden. Deze muziek klinkt bijna
kinderlijk eenvoudig, en toch is ze uiterst ingenieus geconstrueerd.
Met een minimum aan materiaal wist Stockhausen keer op keer een
nagenoeg feilloos evenwicht te verwezenlijken.
Deze voorstelling is het resultaat van een intensief repetitieproces
van twaalf ijverige musici. Ze zijn uiteindelijk tot een doorlopende
stroom muziek van zo'n tachtig minuten gekomen. De Tierkreis van
Stockhausen bood hen daarbij de nodige structuur. Dat Stockhausen koos
voor het componeren van een zodiak of dierenriem is niet verwonderlijk.
Zijn hele oeuvre ademt een grote voorliefde uit voor grootse,
bovenaardse en moeilijk grijpbare inhouden.
Hoewel Stockhausen zeker nu en dan van een zekere overmoed en
lichtelijke pretentie verdacht mag worden (denk maar aan zijn magnum
opus Licht dat zo maar eventjes 29 uur duurt), is dat voor de
musici van Het Collectief en de Capilla Flamenca zeker niet het geval:
ze wisten Stockhausen op een uiterst natuurlijke wijze te verzoenen met
de veertiende-eeuwse Ars Nova. Zo begeven de musici van beide ensembles
zich zonder poeha op elkaars terrein. Bovendien vertoont de Ars Nova,
die tegen het einde van de veertiende eeuw evolueerde tot een bijna
maniëristische Ars Subtilior, hier en daar bepaalde
avant-gardistische trekjes.
De musici zijn eigenlijk zeer intuïtief en pragmatisch te werk
gegaan. Een fikse internetzoektocht doorheen allerlei astrologische
sites, leerde hen de voornaamste karaktertrekken van de verschillende
sterrenbeelden kennen. Die legden ze naast de muziek van Stockhausen en
vervolgens testten ze uit welke instrumentatie het meest wenselijk zou
zijn en welke improvisatorische richting ze zouden uitgaan. Daarnaast
zochten ze eveneens het gepaste Ars Nova-repertoire uit. Wat de
improvisatorische passages betreft, zal de muziekkenner onder u zich
Goeyvaerts herinneren (Litanie I in 3. Widder; de repetitieve muziek
onderstreept de koppigheid van de ram) of Messiaen (Quatuor pour la fin
du temps in 12. Steinbock). Om het wispelturige karakter van de
Tweelingen (deel 5) uit te beelden, krijgt de cellist de functie van
een ‘zapper’ toebedeeld. Het is op zijn commando dat hetzij
de musici van de Capilla Flamenca, hetzij die van Het Collectief moeten
spelen. De speelse Boogschutter (deel 11) zoekt dan weer de
gezelligheid des levens op. Dit uit zich onder meer in een
foxtrot-achtige improvisatie in de klarinet.
De projectie van beelden, titels en teksten en de steeds terugkomende
vaste opeenvolging Stockhausen - Ars Nova, bieden u als luisteraar
zeker het nodige houvast. Vergeet absoluut niet met volle teugen te
genieten van de talrijke humoristische uitspattingen en van die
plaatsen waar oud en nieuw elkaar overlappen of naadloos in elkaar
overvloeien. Moge het voor altijd tot de Leeuw doordringen wat men hier
bedoelt met de afwisseling van een pronkerig virtuoze vioolsolo
enerzijds en een pietluttig deuntje hoog op de piano en op het
allerkleinste blokfluitje anderzijds.
Elise Simoens