medieval.org
fremeaux.com
Frémeaux & Associés "De Plein Vent" FA 9025
2005
CD1
Trouvères & troubadours du XIIIe
CD2
Cantigas de Santa Maria
Carmina Burana
Patrick Frémeaux & Jean Gibaud
L'ENSEMBLE JEHAN DE CHANNEY
L'Ensemble Jehan de Channey, sis en Avignon, est entièrement dévoué,
depuis plus de vingt ans, à la musique médiévale et Renaissance.
Benjamin Goldenstein
Denis DUCHÉ
TROUVERES AND TROUBADOURS
Adaptation by Laure WRIGHT
Texte français Denis DUCHÉ
Alphonse
X Le Sage (Alfonso el Sabio), fils de Ferdinand III (Le Saint) naquit à
Tolède en 1221. Entre 1242 et 1244, il conquiert Murcia, et en 1252 il
est couronné roi de Castille et de Léon. De nombreuses intrigues dans sa
cour le font s'opposer à son fils Sanche qui s'empara du trône de son
père en 1282. Alphonse Le Sage mourra de chagrin à Séville en 1284 à
cause de ce bras de fer qui l'opposa à son fils. Il fut le réalisateur
de l'unification de l'Espagne [sic] et imposa comme langue officielle le
Castillan.
Denis DUCHÉ
Alfonso
X the Wise (Alfonso el Sabio), son of Ferdinand III was born in Toledo
in 1221. Between 1242 and 1244, he conquered Murcia and in 1252 was
crowned king of Castile and Leon. Numerous court intrigues resulted in
animosity between the king and his son Sanche, and was overthrown by the
latter in 1282. Alfonso the Wise died of a broken heart in Seville in
1284 following his son's insurrection. He brought about the unification
of Spain [sic] and ordered that the official language be Castilian.
Adaptation by Laure WRIGHT
Texte français Denis DUCHÉ
Les "Carmina Burana"
tirent leur nom du lieu où fut découvert le manuscrit médiéval original :
c'est à dire le couvent bavarois de Benediktbeuren. Il a été remis à la
bibliothèque centrale royale de la cour à Munich en 1803, et c'est le
premier éditeur qui lui a donné ce titre "Carmina Burana" (poèmes de
Benediktbeuren) pour pérenniser le lieu de sa découverte.
Denis DUCHÉ
CARMINA BURANA
The
'Carmina Burana' take their name from where the original medieval
manuscript was discovered —the Bavarian monastery of Benediktbeuren. It
was taken to the Bavarian State Library in Munich in 1803, and the first
publisher gave its title, 'Carmina Burana' (poems of Benediktbeuren) to
perpetuate its place of discovery.
Adaptation by Laure WRIGHT
12. Bacche bene venies - CB 200
Texte français Denis DUCHÉ
Plongée au cœur du mystère de la pensée et de l’harmonie brute du Moyen
Age. Temps de toutes les passions, méconnu de nos jours, que l’Ensemble
Jehan de Channey s’emploie à ressusciter. Le répertoire des Troubadours
du XIIIème siècle est mis en regard avec celui des Goliards retrouvés
dans le couvent de Benediktbeuren et qui portent son nom (Carmina
Burana). Les Cantigas de Santa Maria complètent ce tour d’horizon des
chefs-d’œuvre de l’art médiéval. Ce disque est disponible sur des sites
du Moyen-Age géré par la Réunion des Musées Nationaux ou par la Caisse
des Monuments Historiques.
Rooted in the heart of mysterious medieval notions and mellifluence.
The period which encompassed all forms of passion, little known today,
but which the Ensemble Jehan de Channey has reawakened. The
troubadours' repertory of the XIIth century is balanced against that of
the Goliards, discovered in the Benediktbeuren monastery and which
bears its name (Carmina Burana). The Cantigas de Santa Maria complete
this depiction of medieval masterpieces.
ENREGISTREMENT PRODUIT PAR JEAN GIBAUD POUR DE PLEIN VENT
CONCEPTION COFFRET : FREMEAUX & ASSOCIES SOUS LICENCE DE PLEIN VENT
ILLUSTRATION DE COUVERTURE : MAITRE DE LA MADONE WHITTEMORE -
"SCENE DE L'HISTOIRE DE CEPHALE ET PROCRIS" - AVIGNON, MUSEE DU PETIT PALAIS
© PHOTO ANDRE GUERRAND
TEXTES : DENIS DUCHE © 2005 GROUPE FREMEAUX COLOMBINI SAS
ADAPTATION ANGLAISE : LAURE WRIGHT © 2005 GROUPE FREMEAUX COLOMBINI SAS
MAQUETTE : BENJAMIN GOLDENSTEIN
CONTROLE : BERNARD FREMEAUX
REMERCIEMENTS : DENIS DUCHE - MUSEE DU PETIT PALAIS D'AVIGNON
PRISE DE SON, MONTAGE, MIXAGE JEAN LOU 2 AOUT 1991 ET 11-12 JUIN 1994
℗ 1991 & 1994 DE PLEIN VENT
© 2005 DE PLEIN VENT - GROUPE FREMEAUX COLOMBINI SAS
www.fremeaux.com
Au
début de son histoire, en 1982, cinq musiciens passionnés par la
musique médiévale, qui décident d'unir leur talents pour préserver ce
patrimoine méconnu. Quatre ans plus tard, ils décident d'ouvrir un
atelier, apte à transmettre le goût et la science de cette musique
ancienne qui, pour fasciner un public sans cesse renouvelé, n'en n'est
pas moins confiné à quelques formations spécialisées. Les jeunes
musiciens accueillis à cet atelier sont aujourd'hui les titulaires à
part entière de l'Ensemble Jehan de Channey.
En 1987, la
compagnie était rejointe par une formation de danseuses. Les spectacles
étaient dorénavant plus complets, et l'ambiance Médiévale ou Renaissance
ressuscitée à chacune de leurs performances. L'Ensemble, tout comme
chacun de ses membres, a acquis expérience et maturité, notamment dans
les festivals et fêtes les plus prestigieuses : médiévales de Foix ou de
Menton, en passant par le Nivernais, la Bourgogne et le Jura.
Par
ailleurs, l'Ensemble a enregistré plusieurs disques, avec l'aide des
éditions De Plein Vent, afin de transmettre cet héritage oral dont ils
sont dépositaires et spécialistes. Les éditions Frémeaux & Associés
sont heureuses de pouvoir le mettre à la disposition du public
aujourd'hui.
CD1
1. M'entensio [2:55] PEIROL
2. Quinte estampie reale [2:16]
3. Lo dous regard [2:03] Adam de la HALLE
4. Presidentes in thronis [3:18] motet — Roman de Fauvel
5. Ai! Lemozis [2:22] Bertrand de BORN
6. Carole [1:31]
7. Contre le douz tans nouvel [2:16] Jehan BODEL
8. O nacio nephandi [2:31] motet — Roman de Fauvel
9. Quan l'erba fresq' [2:15] Bernart de VENTADORN
10. Lamento di Tristano · Rotta [4:16]
11. Chanson mariale [3:10] Gautier de COINCI
12. Ihesu tu dator venie [1:19] motet — Roman de Fauvel
13. Reis glorios [3:52] Guiraut de BORNELH
14. Sexte estampie reale [1:25]
15. Douce Dame [1:54]
16. Benedicamus Domino [2:03] organum
17. Selh que no vol [2:55] Raimon de MIRAVAL
18. Maria virgo virginum [1:46] motet — Roman de Fauvel
19. Li solaus luist [4:35] Arthurian lai
20. Septieme estampie reale [1:13]
21. Or est bayard [1:30] Adam de la HALLE
22. J'ai fait nouveletement [2:23] motet — Roman de Fauvel
23. Ar mi puesc [3:54] Peire CARDENAL
24. Stantipes [1:21] Royal estampie
25. Omni potens domine [2:06] motet — Roman de Fauvel
Ensemble Jehan de Channey
Maryline Bampi — chant | voice
Danielle Duché — percussions |
percussion
Evelyne Duché — flûtes à bec, courtaud |
duct flutes, courtaud
Odile Jacob — vièle à archet, flûtes à bec, cornemuse |
bowed fiddle, duct flutes, bagpipes
Lydiane Gueit — psaltèrion |
psaltery
Florence Ribière — harpe, percussions |
harp, percussion
Vincent Aliquot — chant, flûtes à bec, cromornes |
vocals, duct flutes, crumhorns
Vincent Barthélemy — chant, flûtes à bec, bombarde, cornemuse |
vocals, duct flutes, bombarde, bagpipes
Denis Duché — chant, flûtes à bec, sacqueboute, cornemuse |
vocals, duct flutes, sackbut, bagpipes
Denis Jacob — chant, vièle à archet, flûtes à bec, cromorne, tambourin à cordes, luth médiéval |
vocals, duct flutes, crumhorn, string tambourin, medieval lute
Vincent Jacob — chant, flûtes à bec, cromorne |
vocals, duct flutes, crumhorn
Laurent Silvert — chant, flûtes à bec, cornamuse |
vocals, duct flutes, bagpipes
Enregistrement effectué les 11 et 12 juin 1994
Prise de son: Jean Lou
TROUVÈRES ET TROUBADOURS
Dès le XIème siècle, cette poésie du "Trobar" prend
naissance avec le Comte Guilhem de Poitiers, Duc d'Aquitaine (1071-1126)
qui est le premier troubadour. Lui grand seigneur possédant terres et
châteaux est l'inventeur, l'initiateur de cette poésie lyrique qui va
perdurer durant encore plus de deux siècles.
L'art du "trobar",
c'est l'art de trouver, de faire des vers, de les chanter. Celui qui
possède ce don est le Troubadour (le trouveur) qui met en musique les
mots qu'il a su trouver pour exprimer sa joie, sa peine, son amour, sa
révolte, sa critique...
Ces troubadours, on les rencontrait au
sud de la Loire, du Limousin à l'Aquitaine, de l'Auvergne à la Provence.
Ils occupaient tout le midi de la France, de Bordeaux à Nice, se
développant même jusqu'en Espagne et en Italie du nord. Ils écrivaient
en langue d'Oc, et plus précisément dans le parler de leur contrée
d'origine. Les plus connus après Guillaume de Poitiers, sont, entre
autre : Bernard de Ventadour, Bertrand de Born, Guiraut de Borneil,
Peire Vidal... Ils ont ainsi développé toute une lyrique souvent
courtoise "La Fin'Amor" où la Dame était l'objet sacré. Cet amour soit
disant platonique tenait toute la pensée du poète qui écrivait, sans
jamais la nommer, des louanges à l'attention de celle qu'il vénérait.
Mais à côté de ces chansons d'amour (canso) on en trouve d'autres qui
traitent des thèmes de la vie courante, car les troubadours écrivaient
sur tout ce qui se passait dans la société médiévale. On peut classer
ces différents genres en : chansons à personnages (chansons d'aube,
d'histoire, dansées, pastourelles), poésie courtoise (canso, jeux
partis) et chansons religieuses.
En contrepoint à cet art des
troubadours : les Trouvères qui sont leurs équivalents du nord et
écrivent en langue d'Oil. Ils apparaissent au XIIème siècle, et un
important foyer englobant la région Parisienne et la Champagne se créé à
la Cour de Thibaud IV, Comte de Champagne et de Brie. Tout comme
Guillaume de Poitiers en Aquitaine, il est un excellent trouvère et
encourage fortement ce nouvel art qui vient se calquer sur celui déjà
existant des troubadours méridionaux. L'art des trouvères est lui aussi
basé sur la chanson d'amour et l'on trouve chez eux aussi les mêmes
genres que chez leurs homologues du Sud. Ils vont cependant inventer une
forme qui leur est propre le "lai" sorte de petit récit en vers, de
roman en miniature qui a surtout été illustré par Marie de France. Cet
art du "trouvar" s'étendit à tout le nord de la France en particuliers
en Artois à la cour d'Arras avec Adam de la Halle qui avec son jeu de
Robin et Marion écrivit certainement le premier opéra comique de
l'histoire de la musique. Parmi les plus célèbres trouvères on peut
citer : Jean Bodel, Gautier de Coinci, Colin Muset, Gace Brulé, Conon de
Béthune...
Trouvères et troubadours se sont rencontrés, car les
seigneurs voyageaient beaucoup, et leurs musiciens avec eux. Si les
troubadours ont été les précurseurs, les trouvères ont vu leur apogée à
la fin du XIIIème siècle alors que s'amorçait le déclin des troubadours
affectés par les croisades albigeoises. L'Europe entière du Moyen Age a
été influencée par cet art du trobar initié par Guilhem de Poitiers et
ses successeurs.
Les œuvres des trouvères et des troubadours
étaient conservées dans des chansonniers, véritables anthologies de la
musique médiévale. Les copistes utilisaient une portée de quatre lignes
tracées à l'encre rouge. Au début de chaque portée la clé, le plus
souvent celle d'ut représentée par un C, ou celle de fa représentée par
un F. Les notes avaient une forme carrée. Le rythme n'y était pas
indiqué. Le bémol était souvent employé devant le si et le dièse qui
avait la forme de notre bécarre moderne l'était souvent devant le fa.
Ces manuscrits qui comportent tout le texte des poésies étaient
enluminés par de très belles miniatures qui montrent les ménestrels et
leurs instruments..
Plusieurs chansonniers ont été ainsi réalisés
dans toute la France, et c'est pourquoi, une même chanson copiée par
des scribes différents présente parfois des mélodies dissemblables. Mais
sans ces recueils, nous ne saurions rien de la musique médiévale des
troubadours qui est d'une importance capitale dans notre civilisation,
car elle a été le départ d'un grand foisonnement musical dans l'Europe
toute entière.
© 2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
by Denis Duché
The Middle Ages
witnessed the growth of a culture where poetry and music were closely
related, forming a unique form of art. This was the age of troubadours,
which began in the late XIth century and continued until the end of the
XIIIth century, when it came to a halt with the Albigensian Crusade.
As
from the XIth century, this 'Trobar' poetry took form with Count
Guillaume, Duke of Aquitaine (1071-1126), the first troubadour. The
'trobar' art is the art of finding, of writing verses and singing them.
The Troubadour (the 'finder') had this gift and put his feelings of joy,
sorrow, love, revolt or criticism to music.
These troubadours
were principally found in southern France, but were also present in
Spain and northern Italy. Their poetry was expressed in 'langue d'oc'
(Occitan), to be precise using the dialect of where they came from. The
best-known after Guillaume were Bernard de Ventadour, Bertrand de Born,
Guiraut de Borneil and Peire Vidal and they often developed the
idea of 'courtly' or idealized love, in which Woman was sacred. However,
other songs related other aspects of daily life, as they wrote about
the various facets of medieval life. They can be classified in several
genres — songs about people (dawn, history, dance, pastorela), courtly songs (canso d'amor, jeu-parti or 'debate songs') and religious songs.
The
troubadours' counterparts in the north of France were the Trouvères,
who wrote in the 'langue d'oil'. They were of the XIIth century and many
congregated around the court of Thibaut IV of Champagne. Similarly to
Guillaume in Aquitaine, he was an excellent trouvère and encouraged this
new artform. The trouvères' art was also based on love songs, and they
included the same genres as their precursors in the south, but also
invented their personal form of recital, the lai, a small narrative
form, as was illustrated by Marie de France. This 'trouvar' style spread
across northern France, in particular in Artois in the court of Arras
with Adam de la Halle who most certainly wrote the first music drama, Le Jeu de Robin et de Marion.
Other famous trouvères included Jean Bodel, Gautier de Coinci,
Colin Muset, Gace Brulé and Conon de Béthune.
Trouvères
and troubadours met up, as the lords travelled widely, taking their
musicians with them. The troubadours may have been the precursors, but
the trouvères were at their peak in the late XIIIth century whereas the
troubadours were then fading out. The whole of Europe in the Middle Ages
was influenced by this trobar art initiated by Guillaume and his
successors.
The works of these artists were conserved in
song-books, veritable anthologies of medieval music. The transcribers
used a four-line staff the clef usually being C or F and the rhythm was
not indicated. Several song-books were compiled around France, which
explains why the same song copied by different transcribers sometimes
have varying melodies. But without these anthologies, we would know
nothing of the troubadours' medieval music, which is of utmost
importance for our civilisation, as it represented a great musical
development across the whole of Europe.
© 2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
1 - M'entensio : Peirol
Chevalier d'Auvergne
né au château de Peirol près de Clermont-Ferrand.
Sa production se situe entre 1190 et 1230.
A knight from Auvergne born in the château of Peirol near
Clermont-Ferrand. His works were written between 1190 and 1230.
(Chant, vièle à archet, harpe, flûtes à bec / vocals, bowed fiddle, harp, duct flutes)
2 - Quinte estampie reale :
Anonyme
Les estampies et danses royales sont les plus anciens textes de
musique instrumentale que nous connaissons pour le Moyen Age. Ce sont
des danses assujetties à l'observance d'une forme fixe. Une estampie
était formée d'un certain nombre de phrases musicales appelées puncta
(point) qui se répétaient deux fois et dont la terminaison, semblable
dans tous les puncta, était "l'ouvert" pour la première reprise et "le
clos" pour la seconde. Cette danse qui devait se frapper du pied, vient
du verbe provençal estampir.
Estampies and royal dances represent the oldest instrumental texts as
known during the Middle Ages. An estampie was formed by a series of
phrases (puncta), each of which was repeated immediately using a
first-time (ouvert) and a second-time (clos) ending. This was
afoot-tapping dance.
(Flûtes à bec, cromornes, vièles à archet, percussion / duct flutes, crumhorns, bowed fiddles, percussion)
3 - Li dous regard :
Adam de la Halle
Trouvère né à Arras vers 1245, fut poète et musicien du Comte
d'Artois. C'est avec lui qu'il partira en Sicile à la cour de Charles
1er d'Anjou pour lequel il écrira son jeu de Robin et Marion. Outre ses
drames musicaux plein de vie, il est également l'auteur de chansons et
de motets polyphoniques d'écriture plus complexe.
A Trouvère born in Arras around 1245, to become a poet and musician for
the Count of Artois. With the Count he left for Sicily and wrote for
Charles 1st of Anjou his Jeu de Robin et Marion. He also wrote songs and
polyphonic motets.
(Chant, flûtes à bec, harpe / vocals, duct flutes, harp)
4 - Presidents in thronis :
Anonyme
Ce motet présenté ici dans sa version uniquement instrumentale est
une composition écrite pour être annexée au Roman de Fauve! (XIIIème
siècle). Sa forme est ainsi élaborée, deux ou trois parties qui se
déroulent au dessus d'un chant appelé teneur.
This is an instrumental version of a motet, a composition to be adjoined to the Roman de Fauvel (XIIIth century).
(Harpe, psaltérion / harp, psaltery)
5 - Ai ! Lemozis :
Bertrand de Born
Troubadour périgourdin né vers 1140 au Château de Hautefort, prend
son nom d'une terre située sur le terroir de Salagnac. Il est mort vers
1205 en l'abbaye de Dalon. Considéré comme le plus turbulent des
troubadours, les intrigues amoureuses le reposaient des intrigues
politiques ; la passion des combats et l'amour de la femme partageaient
son cœur. Cette mélodie, perdue, a été identifiée sur une chanson du
trouvère Conon de Béthune, elle a été écrite par Bertrand de Born à
l'occasion du mariage d'Archambaud VI de Comborn et de Guicharde de
Beaujeu.
a troubadour from Périgourd born around 1140 in the Château de
Hautefort. He was known for his amorous and political intrigues. This
tune as written by de Born for the wedding of Archambaud VI of Comborn
and Guicharde de Beaujeu.
(Chant, flûte à bec, vièle archet / vocals, duct flute, bowed fiddle)
6 - Carole :
Anonyme
Danse populaire qui se faisait en chaîne. / A popular dance.
(Flûte sopranino, cromornes, percussion / sopranino flute, crumhorns, percussion)
7 - Contre le douz tans nouvel : Jean Bodel
Trouvère ; l'un des maîtres de l'école d'Arras est né vers 1165.
Jongleur de profession, il devient sergent à l'échevinage d'Arras et
compose des chansons, des fabliaux, cette pastourelle et le jeu de St
Nicolas. Frappé par la lèpre, il meurt en 1210.
A trouvère, one of the masters of the Arras school born around 1165, his compositions included this pastorela.
(Chant, harpe, luth, vièle à archet, flûte traversière, flûte à bec / vocals, harp, lute, bowed fiddle, flute, duct flute)
8 - O nacio nephandi :
Anonyme
Motet extrait du Roman de Fauvel. / A motet from the Roman de Fauvel.
(Harpe, psaltérion / harp, psaltery)
9 - Quan l'erba fresq :
Bernard de Ventadour
Le plus génial des troubadours. D'humble extraction, il naquit vers
1150 au Château de Ventadour en Limousin. Il commence à travailler à la
cour d'Aliénor d'Aquitaine, puis entre au service de Raymond V, comte de
Toulouse. La popularité, et la grande diffusion de ses chansons jusque
dans le nord ont certainement joué un rôle considérable dans cette
région, influençant l'art naissant des trouvères. Il est mort à Dalon
vers 1195.
This most inspired troubadour was born around 1150 in the Château de
Ventadour. He debuted in the court of Eleanor of Aquitaine, then worked
for Raymond V, the Count of Toulouse. He died in Dalon around 1195.
(Chant, luth, vièle à archet, flûte à bec / vocals, lute, bowed fiddle, duct flute)
10 - Lamento di Tristano, rotta :
Danses du XIVème siècle italien. / XIVth century dances. Italian.
(Vièles à archet, flûtes bec, bombarde, cromorne, percussion / Bowed fiddles, duct flutes, bombarde, crumhorn, percussion).
11 - Chanson mariale :
Gautier de Coinci
Le plus pieux des trouvères, né en 1177, entra très jeune dans les
ordres. Il fut moine en l'Abbaye de St Médard, prieur à Vic sur Aisne et
mourut en 1236 à Saint Médard. Il est l'auteur d'un immense monument de
poésie narrative : "les miracles de Notre Dame", recueil de chansons à
la vierge.
This most pious trouvère was born in 1177 and took holy orders when very young. He wrote much narrative poetry.
(Chant, harpe, vièle à archet / vocals, harp, bowed fiddle)
12 - Ihesu Tu dator venue :
Anonyme
Motet extrait du Roman de Fauvel. / A motet from the Roman de Fauvel.
(harpe, psaltérion / harp, psaltery)
13 - Reis glorios :
Guiraut de Borneilh
Troubadour limousin de la région d'Excideuil fut au dire de ses
contemporains "maestre dels trobadors". L'hiver, il fréquentait les
écoles de menestrandie et l'été, il s'en allait de châteaux en châteaux,
emmenant avec lui deux jongleurs pour chanter ses chansons. Le roi de
Castille Alphonse VIII fut son protecteur et le combla de présents.
A troubadour protected by Alfonso VIII, king of Castile who showered him with gifts.
(Chant, vièle à archet, saqueboute, harpe / vocals, bowed fiddle, sackbut, harp)
14 - Sexte estampie reale : Anonyme
(Bombarde, tambourin à cordes / Bombarde, string tambourin).
15 - Douce Dame :
Anonyme
Chant formé de trois mélodies
différentes superposées et possédant chacune son
propre texte.
A song comprising three different superimposed melodies, each having its own text.
(Chant, courtaud, cornemuses, harpe / vocals, courtaud, bagpipes, harp)
16 - Benedicamus Domino :
Anonyme
C'est un organum, c'est à dire un contrepoint au dessus d'un thème de
plain-chant. Ici c'est un triplum, car il y a deux parties développées
mélodiquement au dessus du chant donné. Ces compositions prenaient place
dans les cérémonies du culte, mais furent toujours empreintes d'un
caractère profane.
Anon. This is an organum, a counterpoint added to a plainchant, and a triplum.
(Flûte à bec, vièle à archet / duct flute, bowed fiddle)
17 - Selh que no vol :
Raimon de Miraval
Chevalier originaire de Miraval Cabardes près de Carcassonne, mort en
l'abbaye cistercienne de Lerida (Catalogne) vers 1220, fut un familier
de Raymond VI de Toulouse puis devint le commensal du roi Pierre II
d'Aragon.
Raimon de Miraval. This knight from near Carcassonne died in Catalonia around 1220.
(Chant, vièle à archet, flûte à bec / vocals, bowed fiddle, duct flute)
18 - Maria Virgo Virginum :
Anonyme
Motet extrait du Roman de Fauvel / A motet from the Roman de Fauvel.
(Harpe, psaltérion / harp, psaltery)
19 - Li solaus Luist :
Anonyme
Lai Arthurien extrait du Roman de Tristan. C'est le chant de la mort d'Yseult.
Anon. A lai from the Roman de Tristan.
(Chant, flûte à bec basse, vièle à archet, harpe / vocals, bass flute, bowed fiddle, harp)
20 - Septime estampie reale :
Anonyme
(Flûte à bec, vièle à archet, cromome, percussion / duct flute, bowed fiddle, crumhorn, percussion[/size]).
21 - Or est Bayard :
Adam de la Halle
(Chant, cromornes, bombarde, percussion / vocals, crumhorns, bombarde, percussion)
22 - J'ai fait nouveletement :
Anonyme
Motet extrait du Roman de Fauvel. / Motet from the Roman de Fauvel.
(Harpe, psaltérion / harp, psaltery)
23 - Ar mi puesc :
Peire Cardenal
Troubadour auvergnat né à la fin du XIIème siècle à Veillac près du
Puy, fut en particulière estime auprès du roi Jacques d'Aragon et mourut
presque centenaire vers 1275.
This troubadour born at the end of the XIIth century near Puy was particularly esteemed by King Jacques of Aragon.
(Chant, vièle à archet, flûte à bec / vocals, bowed fiddle, duct flute)
24 - Stantipes :
Anonyme
Estampie royale. / Royal estampie.
(flûte à bec, cromornes, bombarde, vièles it archet, percussion / duct flute, crumhorns, bombarde, bowed fiddles, percussion)
25 - Omni potens Domine :
Anonyme
Œuvre extraite du manuscrit de la musique composée pour le "Roman de Fauvel".
Anon. Taken from the music composed for the Roman de Fauvel.
(Chant, bombarde, saqueboute / vocals, bombarde, sackbut)
Adaptation anglaise Laure WRIGHT
© 2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
CD2
Cantigas de Santa Maria
1. Quen a omagen da Virgen [1:26]
CSM 353
2. Porque trobar [2:53]
Prologo
3. Muito devemos varões [2:31]
CSM 2
4. Non sofre Santa Maria [2:27]
CSM 159
5. Quena Virgen ben servir [2:05]
CSM 59
6. Ay, Santa Maria [2:34]
CSM 79
7. Muit' amar devemos [1:15]
CSM 36
8. Santa Maria amar [3:40]
CSM 7
9. Assi como Jesu Cristo [2:51]
CSM 13
10. A Madre de Jhesu Cristo [2:33]
CSM 302
11. Santa Maria, strela do dia [3:19]
CSM 100
Carmina Burana
12. Crucifigat omnes [1:09]
CB 47
13.. Bache bene venies [2:52]
CB 200
14. Vite perdite me legi [1:10]
CB 31
15. Alte clamat Epicurus [3:18]
CB 211
16. Tempus transit gelidum [2:35]
CB 153
17. Virent prata hiemata [0:53]
CB 151
18. Ich was ein chint so wolgetan [2:54]
CB 185
19. Fas et nefas [0:51]
CB 19
20. Ecce torpet probitas [2:08]
CB 3
21. Exiit diluculo rustica puella [1:39]
CB 90
22. In taberna quando sumus [3:29]
CB 196
Ensemble Jehan de Channey
Danielle Duché — percussions |
percussion
Stéphanie Escriva — percussions, tambourin à cordes, carillon |
percussion, string tambourin, carillon
Vincent Aliquot — chant, flûtes à bec, cromornes |
vocals, duct flutes, crumhorns
Vincent Barthélemy — chant, flûtes à bec, flageolet, bombarde, cromornes |
vocals, duct flutes, flageolet, bombarde, crumhorns
Michel Bensimon — vièle à archet |
bowed fiddle
Denis Duché — chant, flûtes à bec, gaita, fresteu, flageolet, cornemuses, cornet à bouquin, cistre |
vocals, duct flutes, gaita, fresteu, flageolet, bagpipes, cornett, cittern
Louis Durand — chant, gimbarde |
vocals, gimbarde
Denis Jacob — chant, flûtes à bec, cromornes |
vocals, duct flutes, crumhorns
Laurent Silvert — chant, flûtes à bec, cornemuses |
vocals, duct flutes, bagpipes
Enregistrement effectué en public au Château de Lascours, le 2 août 1991
Prise de son: Jean Lou
LES CANTIGAS DE SANTA MARIA
Alphonse X Le Sage (1221-1284)
Le roi philosophe
Parallèlement à
l'homme politique, au guerrier ou au législateur, Alphonse X était un
monarque d'une rare culture. Mathématicien, historien, astronome, poète
et musicien. C'est cette ouverture d'esprit qui valut ce roi philosophe
le surnom de "El Sabio", le sage, le savant.
Il est certain que
la musique et la poésie occupèrent une place de choix à sa cour. Il
savait s'entourer des plus brillants troubadours et ménestrels de toutes
origines (chrétiens, juifs et arabes). Cet œcuménisme musical où chacun
amenait son art de jouer et ses propres instruments était le reflet de
sa tolérance, lui roi catholique qui fit broder sur son manteau royal
des versets du coran. Ces cultures aussi disparates que l'on rencontrait
sur ses terres étaient le symbole de cet esprit d'unité qu'il voulait
entretenir dans son royaume.
Il portait un grand intérêt à l'art
des troubadours, et nombreux furent ceux qui séjournèrent à sa cour.
Guiraut Riquier, le troubadour de Narbonne, y passa dix années où il
rencontra ces nombreux musiciens, jongleurs, danseurs et savants qui
animaient cette cour où régnait une importante activité culturelle.
Les Cantigas de Santa Maria
En
collaboration avec tous ces musiciens, Alphonse El Sabio fit rassembler
quelques 400 Cantigas de Santa Maria qui sont consacrées aux louanges
et aux miracles de la Vierge. Il est vraisemblable qu'il en est l'auteur
d'un grand nombre. Ces pièces retraçant de façon légendaire les
miracles accomplis par la Mère de Dieu sont écrites en Gallicien qui
était la langue poétique de sa cour.
Le mot "Cantigas" désigne
aussi bien la chanson que le poème lui même, et sont d'inspiration
populaire où le profane et le sacré s'y côtoient dans des chants d'une
beauté bouleversante et des rythmes d'une force étonnante. On trouve
deux sortes de "Cantigas" : Les "Cantigas de miragre" et les "Cantigas
de Loor".
Les "Cantigas de Miragre" (Cantigas de miracle) font
apparaître la Vierge Marie comme la protectrice, celle qui interviendra
dans la vie de tous les jours. C'est elle qui succède aux fées et qui
lorsqu'on l'appel- le avec ferveur exaucera le souhait qui lui est
demandé. Ces Cantigas de miracle au texte parfois un peu nid étaient
chantées à la cour, mais aussi lors de cérémonies de rue.
Les
"Cantigas de Loor" sont des chants de louange qui sont comme des hymnes
fervents glorifiant Sainte Marie, mère de Dieu. Elles étaient
certainement chantées par les fidèles à l'église lors des fêtes
mariales.
C'est Alphonse Le Sage lui-même qui a classé ces Cantigas
par groupes de dix, et la dernière était toujours une
Cantiga de Loor.
Musicalement,
ces Cantigas subissent l'influence de la musique liturgique, mais aussi
celle des chants de troubadour et des danses populaires du Moyen Age.
Leur schéma de chanson à refrain les rapproche du virelai français, des
rondeaux... leur rythme souvent ternaire avec son chiffre 3 semble être
le symbole de la Sainte Trinité.
Le manuscrit principal des
Cantigas de Santa Maria qui contient plus de 400 chansons mariales est
conservé à la bibliothèque de l'Escorial près de Madrid. D'autres
manuscrits se trouvent à Tolède et Florence et tous possèdent de
merveilleuses enluminures qui montrent le roi Alphonse Le Sage entouré
de musiciens et de savants. Ces miniatures permettent de découvrir les
nombreux instruments qui étaient utilisés pour l'interprétation de ces
Cantigas (cornemuse, flûte, percussions, cordes pincées, cordes
frottées...).
Cantigas chantées, Cantigas interprétées dans des
versions purement instrumentales, ménestrels, chanteurs de toutes
confessions étaient réunis dans un même élan d’œcuménisme pour donner à
la musique d'Alfonso el Sabio toute sa force et sa ferveur. Même les
femmes jouaient et dansaient parfois les Cantigas de Santa Maria dans
les églises.
© 2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
Canticles of the Virgin Mary
King Alfonso X (1221-1284)
by Denis Duché
The philosopher
While
being a politician, warrior and legislator, Alfonso X was equally very
cultured, known as a mathematician, historian, astronomer, poet and
musician. This open-mindedness earned him to be tagged 'El Sabio', the
Wise.
We are certain of the fact that music and poetry played a
major role in his court. He was surrounded by the finest troubadours and
minstrels of all origins (Christians, Jews and Arabs). This musical
ecumenism, with everyone offering his personal style and instruments
demonstrated his tolerance, a Catholic king with the Koran's verses
embroidered on his royal robe.
He showed much interest in the art
of troubadours, and many spent time in his court. Guiraut Riquier, a
troubadour from Narbonne, spent ten years there and met numerous
musicians, jugglers, dancers and scholars who provided entertainment in
this artistically learned court.
Canticles of the Virgin Mary
In
collaboration with these musicians, Alfonso El Sabio collected some 400
Cantigas de Santa Maria, in praise of the Virgin Mary. It would seem
that he wrote a large number of them. They relate the miracles made by
the Mother of God and were written in Galician, the poetic language of
the court.
The word 'Cantigas' defines both the song and the poem
and are of popular inspiration. Two sorts of 'Cantigas' exist — the
'Cantigas de miragre' and the 'Cantigas de Loor'.
The former
('Miracle Canticles') depict the Virgin Mary as the protector, doing
good in everyday life, granting wishes when fervently called for. These
canticles, having lyrics which are sometimes a little naïve, were sung
in court and also in street processions.
The latter are songs of
praise, hymns glorifying Saint Mary, mother of God. They were most
certainly sung by the congregation at church during Marian festivities.
Alfonso the Wise classified these Canticles in groups of ten, the last always being a Cantiga de Loor.
Musically
speaking, these Canticles were influenced by liturgical music, but were
also inspired by the chants of troubadours and popular dances of the
Middle Ages. Their form resembles the French virelai and rondeaux —
their rhythm is often in ternary form, with the number '3' symbolising
the Holy Trinity.
The main manuscript of the Cantigas de Santa
Maria, comprising over 400 Marian songs is kept at the Escorial library
near Madrid. Other manuscripts can be found in Toledo and Florence and
all have marvellous illustrations portraying King Alfonso the Wise
surrounded by musicians and scholars. These miniatures enable us to
discover the many instruments used for the playing of these Canticles
(bagpipes, flutes, percussion, plucked stringed instruments, rubbed
strings, etc.)
Sung Canticles, purely instrumental Canticles,
minstrels and singers of all religions were reunited to contribute to
the potency and fervour of Alfonso el Sabio's music. Sometimes, even
women played and danced to the Cantigas de Santa Maria in churches.
© 2005 GROUPE FREMEAUX COLOMBINI SAS
1. Cantiga 353
(Gaita Gallega ou cornemuse médiévale espagnole à un pipeau de bourdonnement / Gaita Gallega or Spanish medieval bagpipe with a drone pipe).
2. Prologue
Bien
composer des vers est une chose difficile, dit Alphonse Le Sage. Mais
confiant en Dieu, il demande à la Vierge de l'accepter comme son
troubadour.
Alfonso
the Wise said it was hard to correctly write verses. But having
confidence in God, he asked the Virgin to accept him as her troubadour.
(Texte, flûte à bec, vièle à archet, carillon / Text, duct flute, bowed fiddle, carillon).
3. Cantiga 2
(Vièle à archet, flûtes it bec, cromorne, cornamuse, percussions / bowed fiddle, duct flutes, crumhorn, bagpipes, percussion).
4. Cantiga 159 : Non sofre Santa Maria
"Comment Sainte Marie fit découvrir aux pèlerins de
Rocamadour un morceau de viande qui leur avait été
volé."
How Saint Maly helped the Rocamadour pilgrims to find a piece of meat which had been stolen from them."
(Chant, vièle à archet, flûtes à bec, cromorne, mandore, percussions, guimbarde / vocals, bowed fiddle, duct flute, crumhorn, mandora, percussion, guimbarde)
5. Cantiga 59
(Fresteu, vièle à archet, flûtes à bec, percussions / fresteu, bowed fiddle, duct flutes, percussion)
6. Cantiga 79 : Ay Santa Maria
Ce cantiga chante le miracle que fit la Vierge qui assagit une fille coquette et l'amène avec elle au paradis.
This Cantiga tells of the Virgin's miracle when she made a coquettish girl wiser and took her to heaven.
(Chant, flûtes à bec, carillon, vièle à archet, mandore / vocals, duct flutes, carillon, bowed fiddle, mandora)
7. Cantiga 36
(Flageolets, percussions / flageolet, percussion)
8. Cantiga 7 : Santa Maria amar
Par quel miracle la douce Dame libéra une abbesse enceinte qui s'était endormie en pleurant devant l'autel.
A miracle whereby Our Lady frees a pregnant abbess who had fallen asleep, weeping in front of the altar.
(chant, vièle à archet, flûtes k bec, tambourin à cordes, cistre, percussions / vocals, bowed fiddle, duct flutes, string tambourin, cittern, percussion)
9. Cantiga 13 : Assi Como Jesu Cristo
Parce qu'il l'avait toujours vénérée, Sainte Marie sauva un voleur de la potence.
As he had always worshiped her, Saint Mary saves a thief from the gallows.
(chant, vièle à archet, guimbarde, flûtes à bec, cromornes, mandore, percussions / vocals, bowed fiddle, guimbarde, duct flutes, crumhorn, mandora, percussion)
10. Cantiga 302
(vièle à archet, tambourin à cordes, cistre, flûtes à bec, cromorne / bowed fiddle, string tambourin, cittern, duct flutes, crumhorn).
11. Cantiga 100 : Santa Maria Stelle do Dia
Chant de louanges à Sainte Marie, étoile du matin, qui nous montre le chemin vers Dieu.
Praise to Saint Mary who shows us the path to God.
(chant, cromorne, vièle archet, flûte bec, cistre, percussions / vocals, crumhorn, bowed fiddle, duct flute, cittern, percussion)
Adaptation Laure WRIGHT
© 2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
CARMINA BURANA
XIème - XIIIème siècle
C'est
un véritable recueil où sont transcrites un nombre imposant de chansons
lyriques de la fin du XIème siècle jusqu'au XIIIème. Ces pièces
proviennent de tous les pays d'Europe (Occitanie, France, Angleterre,
Ecosse, Suisse, Castille, Catalogne, Allemagne...) et sont écrites
principalement en bas latin, parfois en moyen haut allemand, un petit
nombre dans la langue souvent dialectale de son auteur.
Ces
auteurs étaient les "Golliards" ainsi dénommés vraisemblablement à cause
de Goliath qui représentait le vice. Ces poètes musiciens errants
étaient des étudiants ou des clercs en rupture avec l'église qui
parcouraient l'Europe du Moyen Age. C'était des marginaux renommés pour
leur oisiveté, leur prédilection pour le jeu, les beuveries et les
ripailles. Certains sont cultivés, mais presque tous conservent
l'anonymat. Leur vie extravagante et scandaleuse motivait sans doute
cette absence de signature.
Les "Carmina Burana" offrent des
chansons de toutes sortes : bachiques, moralisatrices, érotiques,
anticléricales, satiriques, d'amour. La parodie était une façon pour ces
Golliards de se moquer de l'église, de critiquer la société médiévale.
"La messe des joueurs" (officium lusorum) en est un très bel exemple. A
côté de ces œuvres profanes on remarque cependant des pièces sacrées :
un drame du sépulcre, deux passions, un jeu de Noël et des hymnes
religieux.
Mais en dépit de cette diversité d'inspiration on
trouve toujours dans les "Carmina Burana" des gracieuses mélodies d'une
beauté étonnante et d'une très grande force d'expression. Elles étaient
notées en neumes, et si beaucoup de musiques sont originales, certaines,
comme cela était courant au Moyen Age, existaient déjà, et les poètes
venaient simplement mettre leur texte sur un air déjà connu. "Alte
Clamat Epicurus" chanson épicurienne est originellement un chant de
croisade, "Fas et nefas", est un conduit de l'école de Notre Dame,
"Tempus transit gelidum", chanson d'amour se chante sur un air de Noël.
Le
manuscrit des "Carmina Burana" œuvre "collective internationale"
renferme des pages très raffinées qui côtoient de simples airs d'essence
populaire, ce qui fait tout le charme de cet immense "chansonnier".
©2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
XIth — XIIIth century
by Denis Duché
It is a veritable compilation
containing a great number of lyric songs dating from the late XIth
until the XIIIth century. They originate from all over Europe
(Occitania, France, England, Scotland, Switzerland, Castile, Catalonia,
Germany, etc.) and are mainly written in Low Latin, sometimes in Middle
High German, and a few in the author's local dialect.
These
writers were known as the 'Goliards', probably due to Goliath, the
representative of vice. These wandering poets-cum-musicians were
scholars and clerics having broken away from the church and who
journeyed around Medieval Europe. Renowned for their extravagant and
scandalous ways, though some boasted good culture, they almost all
remained anonymous.
The 'Carmina Burana' anthology comprises
songs of all types: bacchic, moralist, erotic, anticlerical, satiric and
love songs. These Goliards used parody to make fun of the church and
criticise the medieval society. However, next to these secular pieces we
find sacred ones — a sepulchral drama, two pieces of Passion music, one
related to Christmas and religious hymns.
Yet despite the
inspirational variety, these 'Carmina Burana' all boast astonishingly
beautiful music with great expression. They are notated in neuma, and
although many elements of the anthology are original, some already
existed, the poets simply putting their lyrics to a known tune. "Alte
Clamat Epicurus" originally dated from the crusades, "Fas et nefas"
comes from the Notre Dame school and "Tempus transit gelidum" is a love
song borrowing Christmas music.
© 2005 GROUPE FREMEAUX COLOMBINI SAS
"Bacchus,
soit le bien venu, toi qui rend notre âme joyeuse... Un tel vin, ce bon
vin généreux, rend l'homme sain, brave et audacieux..."
"Bacchus,
you are welcome, you who gratify our souls . . . Such wine, this good
and plentiful wine renders man healthy, brave and audacious..."
(Chant, flûtes à bec, vièle à archet, percussions / vocals, duct flutes, bowed fiddle, percussion)
13. Vite perdite me legi - CB 31
Bombarde, cornet à bouquin, flûtes à bec, cornemuse, vièle à archet, percussions / bombarde, cornett, duct flutes, bagpipes, bowed fiddle, percussion)
14. Alte Clamat Epicurus - CB 211
"Epicure crie bien haut un ventre plein est sans souci... "Que le ventre soit mon Dieu"..."
"Let the stomach be my God...".
(Chant, tambourin à cordes, cistre, tabor / vocals, string tambourin, cittern, tabor)
15. Crucifigat Omnes - CB 47
(Vièle à archet, flûtes à bec, cromorne, percussions / bowed fiddle, crumhorn, percussion)
16. Tempus transit gélidum - CB 153
(Chant, flûtes à bec, cistre, vièle à archet, crotales / vocals, duct flutes, cittern, bowed fiddle, crotals)
17. Virent prata hiemata - CB 151
(Bombarde, percussions / bombarde, percussions)
18. Ich was ein chint so wolgetan - CB 185
La mésaventure d'une jeune fille qui se laissa séduire et
fit une promenade dans un bois en compagnie d'un charmant chevalier...
The misfortune of a young girl who is seduced and goes walking in the wood along with a charming knight...
(Chant, flûtes à bec, cromorne, vièle à archet, percussions / vocals, duct flutes, crumhorn, bowed fiddle, percussion)
19. Fas et nefas - CB 15
(Vièle à archet, flûtes à bec, percussions / bowed fiddle, duct flutes, percussion)
20. Ecce torpet probitas - CB 3
(Bombarde, cornemuse, flûte à bec, tambourin à cordes, percussions / bombarde, bagpipes, duct flute, string tambourin, percussion)
21. Exiit diluculo rustica puella - CB 90
(Flûtes à bec, vièle à archet, cromorne, percussions / duct flutes, bowed fiddle, crumborn, percussion)
22. In taberna quando sumus - CB 196
"Quand
nous sommes dans la taverne, que nous importe de n'être que poussière,
nous nous adonnons aux jeux auxquels nous aspirons toujours..."
"When we're in the tavern we do not think how we will go to dust, but we hurry to gamble...".
(Chant, vièle archet, bombarde, cistre, tambourin à cordes, percussions / vocals, bowed fiddle, bombarde, cittern, string tambourin, percussion)
Adaptation Laure WRIGHT
© 2005 GROUPE FRÉMAUX COLOMBINI SAS