Johannes CICONIA. Opera omnia
La Morra · Diabolus in Musica


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medieval.org

Ricercar 316

Enregistrements:

LA MORRA
Boswill, Alte Kirche (Künstlerhaus), janvier 2010
Prise de son et direction artistique: Jérôme Lejeune
www.lamorra.info

DIABOLUS IN MUSICA
Collégiale de Champeaux, septembre 2010
Prise de son et direction artistique: Jean-Marc Laisné




linear notes:
Johannes Ciconia de Leodio
Secular Music
L’œuvre sacrée et les motets





CD 1

Musique profane

01 - Una panthera in compagnia di marte   [5:31]
2 sopranos, mezzo-soprano, flûte à bec, luth, guiterne, vièle

02 - Sus un' fontayne   [7:48]
mezzo-soprano, luth, vièle

03 - Chi nel servir   [3:11]
mezzo-soprano, luth, vièle

04 - Le ray au soleyl   [1:32]
2 sopranos, contre-ténor, flûte à bec, guiterne, vièle

05 - Caçando un giorno   [2:43]
clavicembalum


06 - Per quella strada   [4:44]
2 sopranos, flûte à bec, vièle

07 - Con lagreme   [5:14]
soprano HJ, contre-ténor

08 - Chi vole amar   [2:29]
luth


09 - Dolçe Fortuna   [3:28]
soprano EK, contre-ténor

10 - Gli atti col dançar   [2:08]
soprano HJ, clavicembalum

11 - La fiamma del to amor   [3:13]
soprano HJ, contre-ténor

12 - Poy che morir   [5:19]
mezzo-soprano, vièle

13 - Aler m'en veus   [4:46]
soprano EK, flûte à bec

14 - I cani sono fuora   [2:47]
clavicembalum


15 - Ligiadra donna   [4:17]
soprano EK, contre-ténor, clavicembalum, guiterne

16 - Merçe o morte   [3:42]
soprano EK, contre-ténor, luth

17 - O rosa bella   [5:52]
soprano HJ, contre-ténor, vièle




joué en version instrumentale
#8, 14 arrangement de Michal Gondko




La Morra
Corina Marti & Michal Gondko

Eve KOPLI (EK): soprano
Hanna JARVELAINEN (HJ): soprano
Els JANSSENS: mezzo-soprano
Javier ROBLEDANO CABRERA: contre-ténor
Corina MARTI: flûtes à bec, clavicembalum
Michal GONDKO: luth, guiterne
Elizabeth RUMSEY: vièle



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Contrafacta / Canon

18 - Regina gloriosa   [1:55]
organetto


19 - O Petre, Christi discipule   [3:15]
2 sopranos

20 - O beatum incendium   [2:24]
2 ténors

21 - Quod jactatur   [1:34]
soprano AL, ténor OG, baryton-basse



CD 2

Motets et mouvements de messe

01 - Petrum Marcello Venetum ~ O Petre antistes inclite   [3:13]
2 sopranos, organetto

02 - O virum omnimoda ~ O lux et decus ~ O beate Nicholae   [2:25]
2 ténors, baryton-basse, basse

03 - Ut per te omnes ~ Ingens alumnus Padue   [2:56]
2 altos, 2 saqueboutes

04 - Gloria No. 3   [3:17]
2 ténors, baryton-basse, basse

05 - Credo No. 4   [4:05]
2 ténors, baryton-basse, basse

06 - Gloria spiritus et alme No. 6   [4:51]
2 sopranos, organetto

07 - Venecie, mundi splendor ~ Michael qui Stena domus   [3:09]
2 sopranos, organetto, ténor RB

08 - Gloria suscipe trinitas   [6:44]
2 sopranos, organetto, alto AR

09 - O beatum incendium   [2:33]
organetto


10 - O felix templum jubila   [3:33]
2 altos, 2 saqueboutes

11 - Gloria No. 9   [4:32]
2 ténors, baryton-basse

12 - Doctorum principem ~ Melodia suavissima ~ Vir mitis   [2:57]
2 altos, 2 ténors

13 - Gloria No. 1   [3:48]
2 ténors, basse

14 - Gloria No. 2   [5:51]
2 ténors, baryton-basse

15 - Albane, misse celitus ~ Albane doctor maxime   [3:12]
2 sopranos, organetto

16 - Gloria spiritus et alme No. 5   [4:40]
2 ténors, baryton-basse

17 - Credo No. 10   [5:59]
2 altos, 2 ténors

18 - Gloria No. 8   [2:42]
soprano AL, organetto

19 - O Padua sidus preclarum   [3:15]
2 ténors, baryton-basse



Diabolus in Musica
Antoine Guerber

Aïno LUND-LAVOIPIERRE (AL): soprano
Estelle NADAU (EN): soprano
Frédéric BETOUS: alto
Andrés ROJAS-URREGO (AR): alto
Raphaël BOULAY (RB): ténor
Olivier GERMOND (OG): ténor
Emmanuel VISTORKY: baryton-basse
Philippe ROCHE: basse
Guillermo PEREZ: organetto
Franck POITRINEAU: saqueboute
Fabien DORNIC: saqueboute



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À mes parents

Cette édition de l'enregistrement de l'intégrale de l’œuvre de Johannes Ciconia est la concrétisation de l'un des tout premiers projets de Ricercar. Lorsque j'ai entamé cette belle aventure en 1980, mon père, l'historien Jean Lejeune, venait de décéder; ma mère, la musicologue Suzanne Clercx, le rejoignait parmi les anges après une longue maladie en 1985.

Ni l'un ni l'autre n'ont pu être témoins de cette audacieuse entreprise dont l'un des but (et il n'a cessé de se confirmer) était finalement de prolonger l'héritage qu'ils m'avaient laissé et cette passion qu'ils avaient pour la connaissance de ce riche patrimoine que constitue l'histoire artistique de l'ancienne Principauté de Liège.

Je me souviens encore de leur bureau dans la maison familiale. Entre les murs tapissés de bibliothèques se trouvait une immense table où ils se retrouvaient souvent face à face, plongés dans l'écriture d'articles ou de livres. Certes toutes les périodes de l'histoire bénéficiaient de leurs attentions, mais c'est surtout la fin du Moyen Âge qui était leur principal centre d'intérêt, justement cette période de transition du début du XVe siècle, celle de Johannes Ciconia et celle des frères Van Eyck.

Tant le musicien que le peintre avaient des liens avec la Principauté; Ciconia est natif de Liège, les Van Eyck de Maaseik, et Jan fut au service du prince-évêque Jean de Bavière.

Durant l'hiver 1952-1953, mes parents se sont rendus à Padoue et à Venise sur les traces de Ciconia; ils y découvrirent la date du décès du compositeur et j'y fis mes premiers pas...

En 1954, Suzanne publia le premier ouvrage consacré à Ciconia, accompagné de la transcription moderne de toutes les œuvres du compositeur, enfin réunies: Johannes Ciconia, un musicien liégeois et son temps. Il est dédié à Jean.

Deux ans plus tard, en 1956, c'est Jean qui édita son premier ouvrage sur les Van Eyck: Les Van Eyck, peintres de Liège et de sa cathédrale. Réponse du berger à la bergère... il est dédié à Suzanne. Il y démontre la présence de vues de la ville de Liège et de sa cathédrale dans plusieurs tableaux, la Vierge au chancelier Rolin qui illustre cet album ou la Vierge dans l'église. Aujourd'hui, sans être totalement écartées, ces hypothèses sont parfois contestées...

Mais leur passion pour cette période ne s'est pas arrêtée à la publication de ces deux ouvrages. «Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage», cela devait être certainement leur pensée... j'en ai sans doute hérité! Durant toute mon enfance, je n'ai cessé d'entendre parler de Ciconia, de son école avec les Lantins, Brassart, Lymburgia. J'ai vu ma mère s'user les yeux à lire sur des microfilms de qualité médiocre des tas de musiques qui, sous sa main devenaient des partitions modernes qu'elle lisait ensuite sur son clavecin et, lorsque je commençai à jouer un peu de flûte à bec, je pus participer à ces lectures d’œuvres qui dormaient depuis près de cinq siècles.

Les Van Eyck restaient omniprésents, eux aussi, avec l'étude sur les Arnolfini, ou celle sur un paysage luxembourgeois... Et dans le bureau se trouvait une belle reproduction de la Vierge au chancelier Rolin. Et puis tout cela vivait; à chaque occasion, qu'il s'agisse des expositions historiques que mon père organisait à Liège ou des concerts du festival Les Nuits de septembre que ma mère avait fondé, les Van Eyck ou Ciconia y trouvaient leur place.

C'est cette passion de notre passé que je continue à vouloir illustrer.

JÉRÔME LEJEUNE, 25 MAI 2011

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