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Calliope CAL 9366
2006
1. Royne celestre [2:10] Gautier de COINCI
2. E o que quero é dezir loor [0:17] texte, Alphonse le Sage
3. Como somos per conssello do demo perdudos [6:33]
CSM 119
4. De Santa Maria sinal qual xe quer [3:31]
CSM 123
5. Pois que Deus quis da Virgen fillo [4:32]
CSM 38
6. De todo mal pod' a Virgen a quena amar saar [3:46]
CSM 308
7. Quen na Virgen santa muito fiará [6:25]
CSM 186
8. Muit' e mais a piadade de Santa Maria [1:43]
CSM 201
9. Quenas sas figuras da Virgen partir [3:34]
CSM 76
10. Muito demostra a Virgen, a Sennor esperital [4:50]
CSM 292
11. Ay, Santa Maria [5:20]
CSM 79
12. Non sofre Santa Maria de seeren perdidosos [4:37]
CSM 159
13. A Madre de Deus [3:48]
CSM 51
14. Quen na Virgen [1:20]
CSM 186
15. Mui gran dereit' e d' as bestias obedecer' [2:13]
CSM 52
16. Da que Deus mamou o leite do seu peito [4:07]
CSM 77
17. Kyrie [0:47]
18. Benedicamus [3:15]
Codex Calixtinus cc 96
‘Congaudeant catholici’
19. Como poden per sas culpas os omes seer contreitos [2:00]
CSM 166
OBSIDIENNE
ensemble vocal et instrumental
Emmanuel Bonnardot
CANTUS:
Florence Jacquemart, chant, flûtes et cornemuses
Pascale Haarscher, chant, flûtes et hautbois
Hélène Moreau, chant, psaltérion
Catherine Sergent, chant, psaltérion
Fabienne Etuin-Laurent, chant
Nicole Jolliet, chant, orgue
Emmanuel Bonnardot, chant, vièles et rebecs
Pierre Bourhis, chant
Barnabé Janin, chant, vièles et rebec
Raphaël Picazos, chant
Pierre Tessier, chant
Phillippe Laurent, chant
Ludovic Montet, chant, tympanon et percussions
Daniel Sarda, chant et récitant
DANSES ET CHORÉGRAPHIES
Compagnie Bassa Toscana
Bernadette Jacquet et Stéphane Quéant
VIDÉO
François Demerliac
Les
miniatures du manuscrit des cantigas représentant musiciens et
instruments sont toujours une source d'inspiration pour les artistes
d'aujourd'hui. Que de couleurs sonores à imaginer! Profusion d'images et
abondance de textes (400 chansons!), le choix est difficile. En les
lisant, soudain, un «je ne sais quoi» vous fait signe et la chanson
s'éveille. La structure musicale systématique et très simple (A, B), est
en fait d'une richesse infinie pour l'interprète. Cette dualité en
sous-tend d'autres: Voix hommes/femmes, Double chœur, soliste/chœur, de
multiples combinaisons instrumentales, dans l'alternance de
couplets/refrains... Obsidienne se compose donc de 7 x 2 chanteurs qui
s'accompagnent eux-mêmes de 2 vièles, 2 psaltérions, 2 flûtes, de
double-flûtes, de double-cordes... D'un léger «quintoiement» à
l'élaboration d'un organum, Obsidienne teinte ces mélodies de
polyphonies improvisées...
C'est ensuite l'immersion dans un
texte qui évoque toute une géographie (un pèlerinage), une histoire
toujours édifiante bâtie sur la faiblesse humaine, avec une pléiade de
personnages aidée par la Rose des roses, Marie mère de Dieu,
l'inspiratrice. Ce répertoire, qui plonge ses racines dans un vieux fond
européen, nous a été révélé par l'art des trouvères et troubadours; en
langue d'oïl par Gautier de Coinci, puis par Alphonse le Sage en
Galéo-Portugais. Le disque ne permet pas de donner toute l'ampleur des
œuvres (certaines Cantigas sont très longues) ni de passer une nuit (une
nouba) en bonne compagnie, mais il nous fait imaginer les longues
joutes poétiques et musicales d'une cour ouverte aux différentes
cultures de l'époque (chrétienne, musulmane, juive).
C'est un
chemin imaginaire qui nous amène de Vic-sur-Aisne (Coinci y fut prieur) à
Saint Jacques de Compostelle (avec un extrait du célèbre Codex Cafixtinus) en passant par la somptueuse cour artistique d'Affonso et Sabio.
Les
choix rythmiques de la notation originale ne sont pas toujours
évidents; la liberté liée au «Grand Chant» de l'art des trouvères et aux
modulations de la langue ancienne Portugaise nous poussent à déborder
du cadre théorique des modes rythmiques de l'école Notre Dame.
L'intonation s'éloigne également parfois des canons du «pythagoricien»
pour aller vers des tempéraments différents. Mais la chanson
n'impose-t-elle pas cette liberté, ces choix, tout humains?
En
supplément, la magie de la vidéo de François Demerliac donne à voir ce
que la musique donne à entendre: les danseurs de Bassa Toscana, en
costume rouge, blanc, rose (couleurs de la Vierge), au sein des
instruments anciens, symbolisent le Roi, la Reine, et tracent le chemin
de notre pèlerinage imaginaire. Avec les instruments d'Obsidienne, ils
sont intégrés dans le décor des miniatures. Cette technique permet un voyage dans les images
et, par l'animation de leurs différents composants (déplacement,
apparition, disparition, etc.), propose d'une manière ludique, une
analyse détaillée de l'imagerie médiévale.
Emmanuel Bonnardot
Gautier de Coinci (1176/77-1236) fut prieur à
Vic-sur-Aisne puis grand prieur claustral de Saint Médard de
Soissons. En dehors de la Vie de Sainte Christine, l'œuvre de Gautier comprend deux livres des Miracles de Nostre Dame,
écrits entre 1214 et 1236 et comptant près de quarante mille vers. Son
écriture est proche de celle des grands rhétoriqueurs de Bourgogne comme
Jean Molinet, Jean Meschinot ou Guillaume Crétin, et cousine de celle
de Queneau, de Pérec et de Boby Lapointe. Même s'il n'est pas
«compositeur» au sens moderne, même s'il emprunte à d'autres des
mélodies pour ses chansons, même s'il manie sans vergogne le «contrafactum»
et la «chanson farcie», il a un vrai talent d'«arrangeur», comme on
dirait aujourd'hui, et même plus que cela car ses chansons sont, pour
beaucoup, des chefs-d'œuvre.
Claude Henry Joubert
Alfonso X (1221-1284), Le Sage ou le Savant
roi de Castille et de Léon. Alfonso X entreprit de nombreux travaux
scientifiques et artistiques (juridique, historique, sciences
naturelles, astronomie).
L'œeuvre monumentale des «Cantigas de
Santa Maria» est une compilation de quelque 400 chansons. Elles sont
écrites en Galicien (langue de la poésie lyrique alors en usage dans la
péninsule Ibérique) dans un manuscrit richement orné d'enluminures qui
représentent instruments et instrumentistes donnant un témoignage hors
du commun pour connaître l'univers musical de cette époque. La cour de
Castille permettait de grandes possibilités d'interprétation si l'on se
réfère à un document daté de 1293, donc peu de temps après la mort du
roi Alfonso, recensant 26 artistes salariés, chrétiens, arabes et juifs
confondus, dont des danseuses. Quatre manuscrits rassemblent les
Cantigas de Santa Maria:
E, ou JB2: Bibliothèque de l'Escorial, Espagne.
T, ou TI1: Bibliothèque de l'Escorial, Espagne.
To: Bibliothèque Nationale de Madrid.
F: Bibliothèque de Florence.
Le Codex Calixtinus (vers 1150)
C'est dans ce célèbre manuscrit que l'on trouve la toute
première notation d'une pièce à trois voix, le
«Congaudeant catholici»,
signé d'un Maître Albert des Parisiens (Magister Albertus Parisiensis,
chantre à Notre Dame). Le premier exemplaire connu fut celui de
Compostelle vers 1150. C'est l'un des deux exemplaires précieusement
conservés aux archives de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle,
l'autre dit de Ripoll, est conservé à Barcelone.
Cordes, Strings
- Guitare mauresque, traditionnel, Turquie / Moorish guitar, traditional, Turkey
- Cistres / Citterns, Bernard Prunier, Ugo Casalonga
- Psaltérions / Psalteries, Bernard Prunier
- Tympanon, traditionnel, Iran / Plucked zither, traditional, Iran
- Vieles a archet, rebecs / Medieval fiddle, rebecs, Judith Kraft, Bernard Prunier
Vents, Wind
- Flûtes douce. flûtes à bec d'Adrian Brown
Recorders by Adrian Brown, Francesco Livirghi et Bob Marvin
- Flûtes a six trous et à trois trous de Jeff Barbe / 6- and 3-hole flutes by Jeff Barbe
- Flûte double / Double flute, Bob Marvin
- Chalumeau, Agnès Guéroult
- Chalemie / Shawm, Olivier Cottet
- Cornemuses / Bagpipes, Rémi Dubois
- Orgue portatif / Portative organ, Etienne Fousse
Percussions, Percussion
- Sonnailles, grelots, cymbales et cymbalettes, traditionnels, Turquie
Large and small cymbals, traditional, Turkey
- Tintinabule. cloches ou crotales / Cowbells, jingles, finger-cymbals
- Tambours : à timbre, à cordes de Bernard Prunier, sur cadre, avec cymbalettes...
Drums: tabors by Bernard Prunier frame drums, tambourines, etc.
- Naquaires, traditionnel / Nakers, traditional
- Tablettes, cliquettes, castagnettes traditionnelles, Espagne
Castanets, traditional, Spain
Remerciements à Monsieur le cure et à la paroisse de Sergines. Our thanks to the priest and parish of Sergines.
Enregistrement réalisé en julliet 2006 en l'église de Sergines
Direction artistique et enregistrement: Jean-Marc Laisné
Vidéo: François Demerliac - virtuel-production.com
Graphisme; Catherine Lawnizack
Direction générale de la production: Jacques le Calvé / Michaël Adda
℗ Arpège 2006 et © Calliope 2007