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Alba musica AL 1312
2011
1. [12:10]
Quan lo rossinhols el folhos… | Jaufre RUDEL, mélodie Ms R
Nassimou Gharnata ya liloun | Bahjat Hassan
'Clair et beau est le temps de Grenade…' | Mouachaha | Al Andalus instrumental
2. Non sap chantar qui so non di [5:35]
Jaufre RUDEL, mélodie Ms R
3. Pro ai del chan essenhadors… [5:59] Jaufre Rudel
sur la mélodie «Bel m’es quan son li fruch madur...» de Marcabru, Ms W
4. Farai un vers de dreit nien [5:24] Guillaume IX d’Aquitaine
sur la mélodie «Lo vers comens quand vei del fau...» de Marcabru, Ms Pa
5. Odkor al houb [5:55] Daoud Housni
Mouachaha | Al Andalus | instrumental
6. [7:03]
Quan lo rius de la fontana | Jaufre RUDEL, mélodie Ms R
Bilaya... | anonyme | extrait de la nouba Ushshâq, nuba des amants
7. Belhs m’es l’estius e’l temps floritz [13:54] Jaufre Rudel
sur la mélodie «Del sieu tòrt farai esmenda...» de Peirol, Ms G
8. [14:06]
Malaa lehadouka Assilah… | Bahjat Hassan
Maïssa al Aïtafi azra… | Cheikh Ali Adarwich
deux Mouachahat | Al Andalus | instrumentaux
Lanquan li jorn son lonc en mai | Jaufre RUDEL, mélodie Ms R
Jaufré Rudel – la croisade d’Amour
L’ensemble Tre Fontane rejoint l’âme vagabonde du poète et nous entraîne avec elle « com la naus en l’onda » dans sa croisade d’amour. Nous voguons, au rythme palpitant de ses chants et de ses mélodies, poussés par le souffle langoureux de ses vers, pour aborder les rives de l’Orient où on perçoit l’ombre mouvante de la comtesse de Tripoli…
Jaufre Rudel retrouve là, en public, bien plus que sa légende, la pleine mesure de son chant.
Ensemble Tre Fontane
Maurie Moncozet : chant, rebec, nay, saz
Pascal Lefeuvre : vielle à roue, bendhir
Thomas Bienabe : luth, citole
Enregistré en concert
en l’église de Ste Hilaire de Villefranche – Deux Sèvres – 6
aout 2011
production pour Alba Musica : CARMA Productions
Photos : Laurence Benne
Avec l’aide du Conseil Régional d’Aquitaine
Tre fontane – archives
Jaufre Rudel – la croisade d’amour
Création 2011 – pour archives – non disponible en concert
Concert créé dans le cadre de la Trobada Jaufre Rudel les 24 et 25 juin 2011, en la citadelle de Blaye (Gironde)
Maurice Moncozet : chant, flûtes, rebec
Pascal LEFEUVRE : vielle à roue, bendir
Thomas BIENABE : luth
“Jaufre
Rudel fut Prince de Blaye. Il s’éprit de la Comtesse de Tripoli, pour
le grand bien qu’il avait entendu dire d’elle par les pèlerins qui
venaient d’Antioche.
Il fit sur elle de nombreuses chansons. Par
volonté de la voir, il se croisa et prit la mer. A bord du navire, il
tomba malade, et c’est comme mort qu’il fut débarqué à Tripoli.
La
comtesse en fut avertie et vint à son chevet. Elle le prit entre ses
bras. Il sut que c’était la comtesse, et tout à coup il recouvra l’ouïe
et la vue, et remercia Dieu de l’avoir maintenu en vie jusqu’à ce qu’il
eût vue. Et ainsi il mourut dans les bras de la comtesse. Et elle le fit
ensevelir avec honneur dans la maison des Templiers ; puis se fit nonne
à cause de la douleur qu’elle éprouva de sa mort” (extrait de la
“vida”).
Aux origines du trobar, les chansons de Jaufre Rudel
esquissent un topique de l’éloignement (Jacques Roubaud) où l’estuaire
pourrait ouvrir comme figure d’une lancinante nostalgie.
Dès le
XIIIème siècle, par la “vida”, la légende s’est imposée au risque que la
narration anecdotique ne recouvre l’œuvre de ce troubadour de la
première génération.
Pourtant, nul autre que lui ne donne autant à
approcher la pure puissance incantatoire et ce n’est pas le moindre de
ces charmes – carmina charmes, enchantements – que d’osciller de
l’apparente simplicité à des obscurités irréductibles à toute
interprétation.
L’Ensemble Tre Fontane célébre le troubadour
de Blaye et se penche sur l’intégralité du corpus
de ses chansons.
Les
manuscrits ne restituent les mélodies que de 4 de ses 6 chansons ;
l’interprétation s’est donc une nouvelle fois essayée à la pratique du
contrafactum*, la part belle étant donnée à un autre maître du trobar
aquitain, Marcabru, qui lui dédia une de ses cansos :
Lo vers e·l son vuoilh enviar A·n Jaufre Rudel outra mar,
La
“chanson du néant” de Guillaume IX d’Aquitaine, quant à elle, a été
choisie pour ses troublantes, paradoxales et ironiques proximités avec
la “chanson de l’amour de loin”.
(Le “vers” - les paroles- et la mélodie, je veux les envoyer à Jaufre Rudel outre-mer …)
L’outre mer mais aussi les
au-delà pyrénéens, avec les cultures arabes et arabo andalouses, ont
trouvé leur place dans un univers où Blaye, escale et étape, inscrit une
géographie poétique tournée tout autant vers les Espagnes de St Jacques
de Compostelle que vers les Orients de Jérusalem.
Mais c’est
bien dans cette tension où l’éloignement s’exaspère de la proximité,
dans un mouvement de balancier et de ressac, que Jaufre Rudel nous
semble trouver son envoutante singularité.
*utilisation de mélodies appartenant à d’autres
auteurs, pratique courante à l’époque des
Troubadours