Biau Sire Diex
/ Ultreia
Chansons Médiévales, Volume II — XIIIe siècle
medieval.org |
muziekweb.nl
Ultreia ULT 50002
2000
[62:01]
1. Laude novella [4:21]
Anonyme, Ms. de Cortone |
Soprano, traversaine, harpe, vièle, carillon, citole
2. Rotrowange novelle [4:27]
Jacques de CAMBRAI —
Stadtbibl. 231, Berne |
Musique dans Ars. 5198, Paris
Baryton, dessus de vièle, vièle ténor, grande traversaine, harpe, psaltérion
3. Quant ces flouretes [3:48]
Gautier de COINCY —
Fr. 25532, B.N. Paris |
Soprano, vièle à roue, harpe, vièle ténor, saz, percussions
4. L'autrier matin [4:06]
LOUIS IX ? —
Fr. 12483, B.N. Paris
Baryton, soprano, chalemie, frestel, harpe, vièles, percussions et voix
5. Chanter voel [4:21]
Anonyme, Ars. 3517, Paris |
Soprano, harpe, psaltérion, vièle
6. De boene amour [4:58]
Gautier de COINCY —
Fr. 25532, B.N. Paris |
Soprano, organetto, flageol cylindrique, vièle
7. Plainte de 1a Vierge au pied de 1a croix [10:51]
Anonyme, Fr.12483, B.N. Paris |
Soprano, vièles, vièle a roue
8. De chanter ne me puis tenir [2:46]
THIBAUD IV de Champagne —
Fr. 846, B.N. Paris |
Baryton, harpe, vièle, citole, flageol, daf
9. Li debonnaire Dieus [4:46]
Anonyme, Fr. 12483, B.N. Paris |
Soprano, organetto, vièles, carillon
10. Jhesu crist [6:53]
Guiraut RIQUIER —
Fr. 22543, B.N. Paris |
Baryton, psaltérion, harpe, viéles, trompe, carillon, percussions
11. Amis, amis [3:01]
Anonyme, Fr. 12483, B.N. Paris |
Soprano, carillon, harpe, vièles, traversaine, jarre
12. Comenceray a faire un lay [4:24]
THIBAUD IV de Champagne —
Fr. 846, B.N. Paris |
Baryton, harpe, vièle ténor flûte en corne
13. Talens m'est pris [3:18]
Gautier de COINCY —
Fr. 25532, B.N. Paris |
Baryton, harpe, vièles, flageol, percussions
Ultreia
Marc Paveau
Marc PAVEAU — instruments à vent, vièle à roue, voix
Hélène DECARPIGNIES — soprano
Pierre BOURHIS — baryton
Agnès MASSUET — harpe romane et organetto, voix
Sophie VIERNE — vièle tenor, voix
Jean-Lou DESCAMPS — dessus de vièle, saz, voix
Olivier DE LHERMONT — carillon, psaltérion, percussions, voix
Toutes les recherches, restitutions et arrangements instrumentaux ont
été réalisés par
Marc Paveau avec la
collaboration de tous les musiciens d'ULTREIA
Enregistré en Septembre 2000 a la chapelle de l'hopital Corentin-Celton a Issy-les-Moulineaux
Prise de son et direction artistique: Dov Bezman
Remerciements à la ville d'ISSY-LES-MOULINEAUX pour son soutien.
Remerciement à l'administration de l'hôpital Corentin-Celton.
INSTRUMENTS ET FACTEURS
Vièles de Judith Kraft et Sophie Vierne.
Harpes de Rainer Thurau
Organetto et vièle à roue de Christian Rault.
Flûtes cylindriques de John Hanchet, Margret Löbner et Henri Gohin.
Flûte en corne de Meinrad Ertel.
Traversières de Philippe Allain-Dupré.
Chalemie de Jacques Leguy.
Psaltérion de Dariouche Tari.
Différents instruments d'origine ethnique.
Remerciements à la ville d'ISSY-LES-MOULINEAUX pour son soutien.
Ultreia. 18, avenue du général Leclerc - 75014 Paris
BIAU SIRE DIEX
ULTREIA poursuit ici son exploration originale et iconoclaste du
répertoire lyrique médiéval. Il lui a paru
intéressant de consacrer l' un de ses programmes aux chansons
pieuses profanes. Le rapprochement de ces différentes
pièces révèle, en opposition à
l'uniformité figée; du canon de la liturgie, la
diversité du vivant et la force de la relation privée
entre l'Homme médiéval et son Dieu. L'inspiration de
toutes ces chansons est commune et dérive du désir, bien
banal à cette époque, de professer sa foi. Mais cette
expression subit les transmutations alchimiques de la toute jeune
poésie romane, de l'idéologie courtoise, de l'affirmation
nouvelle du sens mélodique; tout cela fait qu'apparait dans ces
textes et ces musiques le foisonnement des sentiments humains. Un
savant mélange des genres s'opére entre le chant de
louange et le chant courtois ("De boene amour...", "Li
débonnaire Dieus...", "Talens m'est pris..."), la complainte
("Comenceray a faire un lay..." , "La plainte de la vierge..."), la
reverdie ("Quant ces flouretes...") et méme la pastourelle, dont
la connotation habituelle était finement érotique ("L'
autr'ier matin..."). S'y côtoient et s'y opposent la
plénitude ou le désespoir amoureux, la confiance ou la
défiance en l'amour, la profession d' une foi soit naïve et
spontanée, soit grave et torturée, soit encore
prosélytique et édifiante, l' amour platonique ou plus
charnel, la légèreté ou la ferveur, la joie ou la
douleur, l' intimité familière ou la dévotion
craintive, l' ombre ou la lumière...
L'influence de la musique sacrée sur la lyrique profane des
troubadours et des trouvères à largement
été évoquée par les musicologues. C'est,
à la source, dans la pratique même du culte que s'est
forgé un tronc commun, une sorte d'inconscient collectif
musical: l'église était pour tous, petits et grands,
riches et pauvres, le lieu privilégié où
régnait la musique, dont la fonction primordiale était de
magnifier la liturgie, de porter plus glorieusement la louange de Dieu,
d'aider la prière à s'élever jusqu'aux cieux.
Beaucoup des tous premiers poèmes profanes des troubadours se
sont ainsi coulés dans le moule existant de ces chants
sacrés que tous avaient dans l'oreille, pratiquant là un
véritable détournement sémantique.
Parallèlement au chant d'église en latin va donc se
développer un répertoire profane en langue vernaculaire
à thématique courtoise: l'amour de la Dame y sera
ritualisé comme l'amour de Dieu l'était dans le chant
sacré. Mais il subsiste une partie de ces chants où la
confusion entre amour courtois et amour mystique est permanente et
où seul le destinataire de l'oeuvre est différent: la
Dame dans un cas, Dieu, Jésus ou Marie dans l'autre. C' est ce
dernier genre que nous nous illustrerons ici.
Comme toujours, ULTREIA aborde ces chansons avec vivacité et
grande liberté, se laissant parfois entraîner avec plaisir
dans une sorte de dérive musicale, recherchant les couleurs les
plus appropriées pour tenter de prolonger avec
sensibilité, après un silence de quelques siècles,
un cycle de "performances" dont on a perdu touter traces...
M. P.
L'ENSEMBLE ULTREIA
Il a été fondé en 1991 par une équipe de
musiciens professionnels, et il est en résidence, depuis sa
création, au Musée National de Moyen Age - Thermes de
Cluny,à Paris où il est en charge de "L'HEURE MUSICALE"
bien connue du public, cycle de concerts-conférences illustrant
les différents aspects de la musique médiévale
profane du XIе au XVe siècle.
Il est actuellement composé de:
Hélène Decarpignies et Pierre Bourhis : chant
Agnès Massuet : harpe romane et organetto, voix.
Sophie Vierne : vièle ténor, voix.
Jean Lou Descamps : dessus de vièle, saz et citole, voix.
Olivier de Lhermont : psaltérion, carillon, percussions, voix.
Marc Paveau : instruments à vent, viéle à roue, voix et direction.