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Festival FLD 88 · LP, 25cm
1958
BNF Collection, 2013
Face 1
TRADITION HÉBRAÏQUE
1. Emeth [1:06]
Recueilli par Madeleine Sauvageot
Serait, selon la tradition, la danse de jubilation de David devant l'arche
2. Kaddesh Urexhats [2:06]
Recueilli par Madeleine Sauvageot
Chant de bénédiction, louange à Deu après que les hébreux eurent retrouvé Israël
GRÈCE ANTIQUE
3. Hymne à Apollon [1:24]
Version Lavignac. Instrumentation Luc-André Marcel
Retrouvé
sur une dalle de marbre découverte dans les ruines du trésor des
Athéniens, serait du à un compositeur athénien (138 avant J.-C.)
4. Epitaphe de Seikilos [2:32]
Version Reinach
Gravée sur une colonnette à Tralles (Asie Mineure, 1er siècle avant J.-C.
"Tant que tu vis, brille ! Ne t'afflige de rien outre mesure ; la vie dure peu. Le temps réclame son tribut"
TRADITION SYRIENNE
5. Eal Béthléem [1:28]
Harmonisation Luc-André Marcel
Chant de Noël attribué à St. Ephren (IVe siècle)
TRADITION ARMÉNIENNE
6. Chant des Laboureurs [3:22]
Harmonisation R. P. Komitas. Instrumentation Luc-André Marcel
Louange à Dieu pour l'abondance des récoltes
7. Miserere [1:58] Der Voghormia
Harmonisation Koharik Gazarossian
Tradition grégorienne
MOYEN-ÂGE FRANÇAIS
8. Stirps Jesse [2:33]
Il s'agitait là du premier motet. XIe siècle. St-Martial de Limoges
Soliste : Nelly Caron
9. Motet [1:14]
Recueilli par Yvonne Rokseth
Alleluia datant du 13e siècle
Face 2
INCAS
1. Danse Rituelle Araucane [2:11]
Harmonisation Mady Sauvageot
Rite de sorciers pour chasser la fièvre du corps d'un enfant malade
2. Pastorale [0:54]
Recueilli par Marguerite Béclart D'Harcourt
Joué par les pasteurs sur la Kena, sorte de flûte faite d'un tibia humain. Musique d'origine religieuse.
Soliste: Nelly Caron
HÉBRIDES ÉCOSSAISES
3. In Hebrid Seas [2:18]
Harmonisation Margaret Kennedy. Instrumentation Luc-André Marcel
Chant d'appel des marins qui se chante dans les mers des Hébrides
4. A Fairy's Love Song [1:00]
Harmonisation et instrumentation Luc-André Marcel
Chanson d'amour d'une fée
AFRIQUE NOIRE
5. Danse du Diable [0:43]
Recueilli et harmonisé par Eliane Barat-Pepper. Instrumentation Luc-André Marcel
Danse de sorcier de l'Oubangui
6. Danse de M'Foukié [1:53]
Recueilli et harmonisé par Eliane Barat-Pepper. Instrumentation Luc-André Marcel
Danse incantatoire
INDE
7. Hymne à Râma [1:33]
Recueilli par Madeleine Sauvageot
"A la bordure de ton vêtement je m'attache, o Râma. Tu es mon refuge. Tu es mon Seigneur"
TRADITION ARABE
8. Qaçida [1:55]
Version Lavignac
Prière à Allah qui se chante à la mosquée d'Alger
MOYEN-ÂGE ESPAGNOL
9. Cante de la Verge [3:42]
Harmonisation de Marcel Delannoy
Chanté par la Vierge ua pied de la Croix. Xe ou XIe siècle. Version F. Pedrell
10. Maravillosos et Piadosos [1:37]
CSM 139
Harmonisation de Marcel Delannoy
Cantique de dévotion a la Vierge. 13e siècle
NEGRES DU BRÉSIL
11. Tayeras [1:38]
Harmonisation de Mady Sauvageot
Tayeras est un style. Il s'agit là d'un hymne à la Vierge
Lydia Karine — mezzo contralto
Nelly Caron — Ondes Martenot
Guillemette Boyer — Ondes Martenot
Monique Matagne — piano
Louis Dillies — percussion
FLD 88 - 25 cm Médium - Microsillon incassable
℗ 1958 - BNF Collection 2013
Le 21 Novembre 1955, Lydia
Karine et Nelly Caron donnaient à Paris , avec quelques musiciens,
Guillemette Boyer, Monique Matagne et Louis Dillies, un concert très
remarqué intitulé "Musique rituelle à travers temps et pays". Ce sont
les grands moments de cette soirée que nous avons voulu conserver ici.
Le
titre même est, à lui seul, un programme d'une étendue rarement égalée
et dont la portée est quasi illimitée. Car toute musique pure est née
des chants religieux ; s'il en fallait un exemple, nous citerions le cas
de la Russie dont la musique date d'un siècle seulement par le seul
fait que l'église orthodoxe avait banni les chants des cérémonies.
Il était donc particulièrement intéressant de
pouvoir étudier et comparer entre elles les différentes
musiques rituelles.
Pour
réaliser un tel programme, il a fallu le concours de musiciens et
chercheurs avertis que sont penchés dur la question avec autant de
ténacité que d'intelligence et de scrupule. La difficulté était grande
en effet. Certains chants étaient notés simplement par des missionnaires
et il a été nécessaire de rechercher dans les écrits pour les
retrouver, les recréer. D'autres, jalousement gardés par les seuls
initiés ne son jamais exécutés devant des étrangers, parfois même hors
de la vue des adeptes eux-mêmes. Parfois aussi, il fallait recourir à
l’utilisation d'instruments très anciens dont l'usage s’est perdu.
Tous
ces chants avaient un but unique : agir sur les fibres les plus
secrètes des individus pour les amener à accomplir certains actes.
L'essentiel était donc, avant tout, de recréer l’atmosphère et c'est à
cela que se sont employés les réalisateurs, utilisent pour ce faire tous
les moyens dont nous pouvons disposer et notamment des ondes Martenot
dont la richesse de timbres (une centaine environ) était seule capable
de donner la même impression de musique de l'au delà. Les musiciens,
d'ailleurs, n'ont fait ici que de pratiquer les méthodes employées
autrefois par les officiants, car ceux-ci, ayants des moyens très
divers, adaptaient les différents chants à leurs possibilités et à leur
personnalité pour en tirer la meilleur part.
Venu du fond des
âges à travers les écrits ou captée sur place dans des conditions
souvent difficiles, cette musique nous est donc transmise ici dans son
véritable esprit : cela est si vrai qu'un arménien très âgé disait à
Lydia Karine après le concert : "J'ai retrouvé ce soir mon enfance au
ville".