Litha   /   Skarazula, ensemble de musique ancienne








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Zula Musik ska-cd-002

2007

[53:49]









1. Dans ar kêriadenn   [5:32]   François Rainville   {inicio: LV  6}
FF guimbarde | SG percussions, tambour à cordes, tambour sur cadre, tambourin | FP flûtes à bec | FR vièle à archet

2. L'autrier jost'una sebissa   [4:24]   MARCABRU, France, XIIe s.
MAB, voix | SG percussions, tambourin, tambour à cordes | DH harpe médiévale | FP flûtes à bec | FR mandore, voix

3. Kürdi azeri   [6:56]   François Rainville
SG daf, doumbek, percussions, tambour à cordes | FP kaval | FR cistre, oud

4. Tre fontane   [3:01]   Anonyme, Italie, XIVe s.
SG percussions, tambourin, cloches | FP flûte à bec | FR mandore

5. La rosa enflorece   [5:41]   Anonyme, Espagne, XVe s.
SG doumbek, percussions, psaltérion, tambour à cordes, udu, voix | FP flûte à bec | FR oud, voix | PAsI chalumeau, voix

6. La mora de Borja   [2:50]   Anonyme, Espagne, XIIIe s.  |  CSM  167
SG daf, percussions, tar | FP flûtes à bec | FR oud | PAsI vielle à roue

7. Non sofre Santa Maria   [5:18]   Anonyme, Espagne, XIIIe s.  |  CSM  159
SG percussions, tambourin, tambour à cordes | FP flûtes à bec | FR diacorde, voix | PAsI rauschpfeiffe, voix

8. Tarantella   [3:29]   François Rainville
SG percussions, tambour sur cadre, tambourin, tambour à cordes | FR diacorde, vièle à archet

9. Kürdilihicazkar longa   [4:36]   Kemani Sebuh, Turquie, XXe s.
SG daf, doumbek, percussions, tambour à cordes | FP flûte à bec | FR cistre, oud

10. Ar Bleizi-mor   [3:00]   Anonyme, Bretagne, IXe s.
FF guimbarde | SG percussions, tambourin, triangle, voix | FP flûtes à bec | FR cistre, voix | PAsI voix

11. Trotte   [3:15]   Anonyme, Italie, XIVe s.
SG teve Grenier percussions, tambourin | FP flûtes à bec | FR cistre | PAsI St-Yves rauschpfeiffe

12. Riu riu  [2:54]   Anonyme, Espagne, XVe s.
FF guimbarde | SG percussions, tambour sur cadre, tambourin | FP flûtes à bec, voix
FR cistre, diacorde, voix

13. Taqsim  [1:10]   [5:32]   François Rainville
14. TaqsimMauresque  [1:14]   [5:32]   François Rainville
SG percussions, tambourin | FR oud | SG, SyG, FR palmas (claquements de mains)












FR :   François Rainvillecistre, mandore, vièle, oud, saz et voix
FP :   François Perronflûtes, ney, kaval, chalémie et voix
SG :   Steve Grenierpercussions, psaltérion et voix


musiciens invités

MAB :   Marie-Annick Bésliveau — mezzo-soprano
PAsI :   Pierre-Alexandre St-Yveschalumeau, rauschpfeiffe, vielle à roue et chant
DH :   Dominique Haerinckharpe médiévale
FF :   Frésdésric Fontaineguimbarde
SyG :   Sylvain Grenierpalmas (claquements des mains)



Realisation et arrangementes — Steve Grenier et François Rainville


Prise de son — Alain Girard, Steve Grenier et François Rainville
Mixage et mastering — Studio SYGMA par Alain Girard, Steve Grenier, François Rainville et François Perron

Rédaction — François et Nataly Rainville
Infographie et illustrations — François Rainville

Photos — Vincent Poirier


Production — Skarazula
www.skarazula.com

© Zula musik 2007










Célébrez avez avec nous la saison de l'abondance

Après Ostara, la célébration de l'équinoxe du printemps, Skarazula vous propose un nouveau clin d'œil aux fêtes païennes qui ont ponctué la vie de nos lointains ancêtres. Litha est la fête du solstice d'été chez les Saxons alors que les chrétiens en ont fait la fête de Jean le Baptiste. Cette survivance des cultes antiques se perçoit aussi dans l'imagerie médiévale, comme dans la miniature ci-dessous représentant le roi David jouant de la harpe. Cette image illustre la conception de l'une des fonctions de la musique dans la vie médiévale en Europe.


En effet, pour les savants du Moyen Âge, il existe trois formes de musique ;

La MUSICA MUNDANA est la musique divine, le lien entre la terre et les cieux ; cette conception vient des Grecs et de leur MUSIQUE DES SPHÈRES. Cette musique surnaturelle ordonne le monde (MUNDANA), et son essence ne peut être perçue par l'Homme.

La MUSICA HUMANA chantée par l'humain est le lien entre Dieu et l'Homme. Cette musique vocale obéit à des lois strictes; tout manquement à cette harmonie céleste risquerait de troubler l'ordre divin. Les chantres s'adressent directement à leur Dieu pour le louanger et le glorifier.

La MUSICA INSTRUMENTALIS, comme son nom l'indique, est jouée a l'aide d'instruments et constitue la musique de divertissement. Cette musique trouve sa place dans la cour des puissants ainsi que dans les rues et les auberges des villes et des villages.




Bienvenue dans l'univers de Litha, notre second album. La musique de ce disque a été enregistrée en majeure partie à Saint-Paul de Joliette, plus précisément dans le chalet de mon frère Alain, à quelques mètres de l'atelier où je fabrique les instruments de musique entendus sur ce deuxième opus. Situé à deux pas de la forêt et à un pas d'un poulailler, notre studio improvisé allait s'avérer l'endroit idéal pour la création de Litha. En effet, l'environnement champêtre et l'accueil chaleureux de mon frère et de notre amie Danielle Collignon nous ont procuré la paix et le calme tant recherchés pour donner libre cours a notre inspiration. Nous avons commencé l'enregistrement sous le blanc manteau de la fin de l'hiver pour le terminer chauffés par le soleil du début du printemps, accompagnés par le caquètement des poules et le craillement des corneilles qui semblaient bien décidées à contribuer a la texture sonore de notre album.


Pour souligner le thème de l'album, et par pur plaisir, nous avons choisi des pièces provenant en grande partie du bassin méditerranéen, et plus particulièrement d'Espagne. L'introduction de rond, du kaval et des tambours sur cadres confère à l'album la sonorité chaude de l'Orient ancien. Encore une fois, nous voulions créer une atmosphère de fête, c'est pourquoi nous nous sommes entourés de collaborateurs de talent. Deux d'entre eux sont récidivistes, soit Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano, et Pierre-Alexandre St-Yves au chalumeau, au rauschpfeiffe, a la vielle à roue et au chant. Nos trois autres musiciens invités en sont à leur première collaboration avec Skarazula ; il s'agit de Dominique Haerinck à la harpe médiévale, de Frédéric Fontaine à la guimbarde et de Sylvain Grenier aux palmas (claquements des mains).


Skarazula tient aussi à remercier les personnes suivantes qui ont participé de prés ou de loin a la réalisation de Litha :
Alain, Daniel et Nataly Rainville, Danielle Collignon, Alain Girard, Pieric Bergeron, Vincent Poirier, Céline Marceau, Andrew Wells-Oberegger, Ismail Hakki Fencioğlu, François Taillefer, Sami Rizkallah, Louis-Étienne Pigeon.










Instrumentation

Le choix des pièces qui figurent sur Litha nous a permis d'explorer des sonorités nouvelles et fort différentes de celles d'Ostara, notre premier album. En effet, plusieurs instruments d'origine orientale s'ajoutent à l'instrumentation de Skarazula.

C'est le cas de l'oud (عود), un instrument issu de plusieurs cordophones provenant de la Mésopotamie, de l'Égypte pharaonique, de la Perse et de l'Empire arabe. Il a été introduit en Europe par les Maures lors de la conquête de l'Espagne pur ces derniers ài l'aube du VIIIe siècle. Il est l'ancêtre des luths et des guitares, qui ont été largement utilisés par les musiciens européens a partir de la fin du Moyen Âge.

Avec les tambours sur cadres, comme le daf, le riq et le tar qui proviennent de régions allant du Maghreb à l'Afghanistan, Skarazula approfondit son approche moyen-orientale. Le timbre de ces instruments est idéal pour accompagner l'oud et le kaval. On retrouvait sur Ostara l'instrument de terre cuite qu'est l'udu africain; il n'est pas en reste sur Litha qu'il enrichit de sa sonorité profonde et inspirante. Le psaltérion est un instrument à cordes frappées d'origine ancienne apparenté au monocorde, dont les Grecs se servaient pour étudier l'octave. Ils le nommaient aussi kanonkanon, qui signifie règle ou mode.

Le kaval, instrument balkanique, apporte la texture sonore si particulière des flûtes obliques. Le son venteux de cet instrument en fait un proche parent du ney, l'une des plus anciennes flûtes au monde dont on a retrouvé des images remontant à l'antique cité d'Ur en Mésopotamie, un des berceaux de la civilisation.


À cet ensemble d'instruments s'ajoutent ceux qu'on pouvait entendre sur Ostara. Ainsi, nous retrouvons le cistre et la mandore, deux cordophones aux cordes métalliques pincées a l'aide d'un plectre, aussi appelé médiator. La vièle à archet, dotée de cordes de boyau, ainsi que le diacorde, genre de viole semblable a la trompette marine, apportent le son envoûtant des cordes frottées au répertoire de Litha. Il est à noter qu'à l'instar de certains jongleurs du Moyen Âge, j'ai fabriqué le cistre, le diacorde, la mandore et la vièle. Steve Grenier a pour sa part construit son tambour à cordes, ce psaltérion grand modèle au son grave et percussif.

Les artistes invités contribuent aussi a la richesse sonore de l'album grâce, entre autres, a l'apport de la harpe médiévale à cordes de boyau. Le son de cet instrument ancien convient a merveille a la pastourelle dans laquelle on peut l'entendre. Le chalumeau, instrument à anche simple, se marie parfaitement à la chanson séfarade figurant sur Litha tout comme la clarinette, dont il est l'ancêtre, se marie à la musique klezmer plus récente. Son nom vient du grec kalamos, qui signifie roseau. Finalement, la guimbarde, un des instruments les plus anciens au monde, agrémente trois des pièces du disque. Cet instrument existe en Europe depuis l'époque gallo-romaine et les chamans de moult régions l'utilisaient à des fins magiques.



Le répertoire
Parmi les pièces qui figurent sur Litha, quatre sont des compositions originales et l'une d'elles, la dernière, est précédée d'un taqsim (تقسيم), forme d'improvisation issue de la musique arabe. Elle se nomme Mauresque pour faire écho au taqsim qui la précède. Avec Kürdi azeri, c'est la musique turque de l'Azerbaïdjan qui est à l'honneur. Elle est jouée sur l'oud, le kaval, le daf et le doumbek. Les deux autres pièces originales sont jouées a la vièle à archet; il s'agit de Tarantella, un morceau inspiré de la musique italienne, et de Dans ar kêriadenn, qui se traduit par danse du village, une danse bretonne composée par un Québécois aux ancêtres normands (!). Les autres pièces de Litha vont des danses italiennes du XVe siècle aux chansons bretonnes du IXe en passant par les Cantigas de Santa Maria.

François Rainville